Avec l’arrivée du Covid, les cours à distance ou en hybridation et l’usage de plus en plus présent des outils numériques dans nos classes, qui n’a pas cherché à améliorer sa façon de communiquer, de présenter l’information, d’encourager la participation des étudiants ?
De plus, pour booster l’implication des étudiants, au-delà de l’effet que peut avoir le fait que leur travail soit noté, il est important de mettre en valeurleurs productions. Cette année, je me suis donc lancé un défi : essayer différents outils et voir comment les intégrer de façon cohérente dans mes séquences de cours. Il ne s’agissait pas d’intégrer des gadgets technologiques mais d’évaluer ce que ces outils pouvaient apporter en plus et que nous n’aurions pas pu faire de façon, disons, « traditionnelle ».
Voici brièvement la situation : je voulais travailler la compréhension/expression orales et l’élaboration d’une frise chronologique à partir d’une vidéo (préalablement montée par mes soins) abordant la perte des colonies espagnoles en 1898. Le but était non seulement de repérer les dates, mais aussi de cerner les enjeux et les raisons qui ont conduit à cet échec. Les étudiants devaient alors construire une frise avec pour objectif que quelqu’un qui n’aurait pas vu la vidéo soit en mesure de comprendre ce qui s’était passé. Une grille d’évaluation leur était bien évidemment fournie en amont pour les guider.
Par ailleurs, je voulais que chacun puisse évaluer le travail des autres à la lumière de cette grille et qu’ils soient en mesure de faire un résumé oral des grandes étapes à partir de la frise des autres. Pour qu’ils accèdent tous aux diverses productions, j’avais à ma disposition plusieurs outils de partage: un PDF, un Padlet, un livre numérique… Mais l’implication et le soin de certains étudiants m’ont beaucoup touchée et j’ai décidé d’utiliser le programme Emaze (https://www.emaze.com/fr/), dont l’usage est simple et intuitif. Emaze n’a pas besoin d’être téléchargé, il faut juste créer un compte et même si un certain nombre de fonctionnalités requièrent un abonnement, nous pouvons travailler de façon gratuite sur diverses présentations en 3D et les partager. J’ai ainsi opté pour la création d’un musée et sa visite virtuelle, visuellement ludique, dynamique et attrayante. Les trois objectifs étaient donc atteints : leur travail était mis en valeur, les étudiants pouvaient voir les productions de leurs camarades, et chacun pouvait évaluer le travail des autres.
Mes étudiants ont été très étonnés et touchés de voir leurs travaux aussi joliment présentés et j’ai obtenu l’effet recherché : leur implication. Certains ont tenu à corriger leur frise pour exposer une version plus complète autant sur le visuel que sur le fond, d’autres ont découvert leurs camarades sous un autre angle et ils sont allés les féliciter, ce qui a fini par créer des liens et la grande majorité a trouvé que les dessins et la présentation de certaines productions les aidaient à mieux mémoriser et expliquer l’époque.
Pour finir, un grand merci à Géraldine pour nos conversations pédagogiques, sa générosité et cette occasion de participer à son blog.
Les élections présidentielles approchent : voici quelques ressources pour faire découvrir les candidat.es et leurs propositions à vos apprenant.es (à partir du niveau B1).
Un site pour se positionner face aux 12 candidats et candidates
La boussole présidentielle est un site créé par SciencesPo : après avoir répondu à quelques questions (sexe, année de naissance, études), il faut se positionner par rapport à 26 affirmations telles que « Il faut taxer plus fortement les droits de succession » en choisissant parmi 5 réponses :
Viennent ensuite 3 questions portant sur les 12 candidats. A la fin de ce questionnaire, le site vous situe selon votre proximité avec les différents candidats et candidates. Vous pouvez choisir une position qui sera la synthèse de vos réponses.
Vous pouvez aussi choisir de vous situer thème par thème, comme dans l’exemple ci-dessous.
J’ai fait cet exercice avec mes apprenant.es qui avaient chacun.e leur smartphone tandis que je projetais sur grand écran les questions. Nous avons travaillé au même rythme afin que je puisse expliquer le lexique en temps réel et certains concepts parfois complexes.
Même si l’activité est un peu longue (35 minutes avec les explications) et exigeante, le bilan a été très positif car il permet d’enrichir de lexique, de mieux comprendre les enjeux de cette élection et les préoccupations des Français et des Françaises, mais surtout d’ouvrir sur des comparaisons interculturelles.
Le résultat reste individuel puisqu’il apparaît sur le smartphone de chaque personne.
L’application ELIZE
Il s’agit d’une application à télécharger sur son smartphone, ce qui est donc plus contraignant que le site créé par SciencesPo et moins sûr au niveau de la protection des données. Au fur et à mesure que l’on répond aux questions, le profil du candidat dont on se rapproche le plus se dessine.
Des vidéos pour comparer les propositions des candidats et candidates
Parmi les nombreuses vidéos sur ce thème, se détachent celles de Konbini en accès libre sur Youtube. Chacune dure environ 8 minutes, avec un rythme dynamique et aborde un thème précis, qui touche particulièrement les jeunes (légalisation du cannabis, précarité des jeunes, éducation, etc.) Chaque candidat ou candidate répond de manière concise à une question (avez-vous déjà fumé des cannabis ? Êtes-vous pour la légalisation du cannabis ?) en argumentant (ou pas).
Il est possible d’exploiter ces vidéos en distribuant un candidat ou une candidate à un binôme d’apprenant.es qui sera chargé de noter la position et les arguments proposés par la personne qu’ils représentent.
Voici par ailleurs une compréhension orale (B2) dont les objectifs sont de travailler l’argumentation et de découvrir les idées des candidat.es.
Le mercredi 19 janvier 2022 a lieu comme chaque année la journée de formation autour des pratiques numériques pour l’éducation, EIDOS64, centrée sur le thème du numérique responsable. Vu les conditions sanitaires actuelles, le forum se tiendra en distanciel : vous pouvez donc vous y inscrire quel que soit le pays où vous enseignez. De plus, l’inscription est gratuite.
Le matin sont proposées deux conférences de spécialistes, et l’après-midi, vous pouvez choisir de participer à 3 ateliers parmi les nombreux ateliers très pratiques animés par des enseignants et enseignantes de terrain.
Cette année, je vous invite à me rejoindre dans l’atelier C03 « La capsule décomplexée »de 16h40 à 17h40 (heure française)…
En quoi les capsules peuvent-elles apporter un petit coup de pouce, voire une dimension plus « humaine » à certains travaux faits en autonomie à distance ? Quelle que soit la discipline enseignée, cet atelier vous invite à créer des capsules, ces petites vidéos pédagogiques, de manière décomplexée, c’est-à-dire sans avoir besoin de faire un montage compliqué, sans se laisser happer par la dimension chronophage que peuvent exiger certaines capsules, l’objectif étant d’accompagner les étudiant.es à distance en s’appuyant sur la multimodalité de la vidéo, notamment l’ajout de la voix, donc d’explications supplémentaires. Outre l’apport technologique, cet atelier proposera des exemples et des pistes pour élaborer rapidement ces capsules « express » : expliquer une méthodologie, commenter une copie, expliquer un court document, prononcer et aider à mieux prononcer, etc.
Au plaisir de vous retrouver !
Pour consulter le programme et vous inscrire : cliquez ici !
Les activités brise-glace habituelles étant plus difficiles à mettre en place dans le contexte d’enseignement actuel, voici une alternative pour continuer à briser la glace lors des premier cours, tout en s’appuyant sur la production écrite ou la production orale et en maintenant les interactions entre les apprenant.es. L’idée est de mettre les apprenant.es 2 par 2, de leur laisser 10 minutes pour faire connaissance et se poser des questions, en présentiel ou bien à distance.
Ensuite, interviennent les outils numériques : sur le mur virtuel Padlet, ils vont dans un premier temps localiser la ville d’origine de leur binôme, par exemple, ce qui permettra de visualiser en temps réel d’où ils viennent. La tâche finale : ils proposent une présentation de leur binôme, soit écrite, soit sous forme d’enregistrement oral, sous forme de portraits croisés, plus ou moins précis selon le niveau de départ.
Exemple de Padlet avec la localisation géographique des apprenant.es
Prérequis : avoir des apprenant.es connectés avec un smartphone, une tablette ou un ordinateur, du Wifi et si possible, avoir auparavant vérifié que tout le monde a une application pour lire les QrCodes.
Avant le cours
Préparez votre Padlet en choisissant le modèle « Carte » pour permettre à chaque personne de choisir une ville d’origine, par exemple.
Vous pouvez aussi préparer la première publication pour donner un exemple à vos apprenant.es : écrivez une petite présentation ou bien enregistrez votre voix avec les informations que vous attendez.
Exemple de consigne
Pendant le cours …
après avoir présenté le Padlet et expliqué l’activité, vous mettez les apprenant.es en binôme, pendant une durée définie à l’avance pour que chacun.e récolte des informations sur l’autre personne. Ils peuvent prendre quelques notes afin de mieux préparer leur présentation écrite ou orale.
au bout du temps imparti, vous donnez l’accès à votre mur virtuel sur lequel chacun va enregistrer sa présentation ou l’écrire. Pour cela, si tout le monde a une application pour lire les QRcodes, vous pouvez afficher le QRCode de votre Padlet. Allez dans « Partager » puis « Obtenir un QRCode ».
Pour obtenir le QRcode ou le lien du Padlet
Les apprenant.es n’ont plus qu’à scanner le QRcode et ont directement accès à votre mur virtuel. Si ce n’est pas le cas, il faut envoyer par mail le lien du Padlet.
Réalisation de la tâche pendant le cours … ou après …
Pour mettre un peu d’ambiance, on peut envisager de demander aux apprenant.es de préparer leur présentation pendant le cours : c’est en temps limité, il y a du bruit mais la pression du temps peut dynamiser l’ambiance. On peut, au contraire, décider de faire faire la tâche finale à la maison, en favorisant la qualité à la rapidité.
Comment coller un point de localisation ?
Pour pouvoir coller un nouveau point, il faut cliquer sur le bouton rose et entrer le nom d’un lieu, puis choisir l’une des suggestions.
Cliquer sur le bouton rose pour mettre un nouveau point de localisation
Choisir un lieu (ex : ville d’origine)
Enrichir le point de localisation en cliquant sur les 3 petits points en haut à droite
Une fois que le point de localisation est créé, de multiples possibilités s’offrent à l’apprenant.e : écrire un texte, mettre une photo, enregistrer la voix, dessiner, etc
Enregistrer un audio
Ecrire un texte et ajouter une photo
Ecrire un texte
Faire un dessin ….
Ajouter un lien vers une chanson, une vidéo …
Après le cours …
L’avantage de cette activité est qu’elle a rendu les apprenant.es actifs pendant le cours et a stimulé les interactions qui ont du sens puisqu’il y a une tâche finale définie à l’avance où, les apprenant.es le savent, la production sera exposée au groupe-classe. Elle laisse une trace de ce qui a été fait en cours et chaque apprenant.e peut modifier après le cours le point de localisation qu’il a créé (pas les autres), étoffer ce qui a été écrit, ré-enregistrer sa présentation orale, ajouter une photo et surtout écouter ou lire sa propre présentation faite par une autre personne.
Il est aussi possible d’adapter cette activité aux petits niveaux. Pour les débutant.es, on peut se contenter de faire écrire le point de localisation avec la ville de naissance par exemple et le prénom. C’est l’occasion de commencer à découvrir les pays et les nationalités.
Dans cette situation de crise qui nous contraint à faire des cours à distance, l’impression d’anonymat domine souvent, laissant émerger un sentiment de frustration face à la dimension impersonnelle de ce nouveau type de relation. Comment insuffler une petite touche personnelle aux documents et fichiers que nous envoyons à nos apprenant.es ? Comment redonner un peu de personnalisation à nos cours ? Certes, les visioconférences, les échanges sur le réseau social choisi par le groupe permettent d’échanger, de retrouver un peu l’humour, les blagues, les manies de chacun et de chacune auxquels nous étions habitués en présentiel. Toutefois cette coloration personnelle s’estompe sous l’anonymat des fichiers, des documents scannés, des exercices corrigés en pdf, etc. Comment personnaliser nos cours, et plus particulièrement pour les cours de langues, comment conserver la continuité vocale, voire visuelle avec nos apprenant.es ? L’enregistreur d’écran, s’il n’est pas un miracle, peut compléter nos stratégies et redonner un saupoudrage de dimension personnelle aux activités proposées. Dans le modèle SAMR de Puentedura, il ne s’agit pas vraiment de « transformation » de la tâche : on reste dans l’ « augmentation », dans l’amélioration fonctionnelle, qui n’en reste pas moins intéressante dans le sens où elle teinte d’une couleur plus personnelle les documents que l’on envoie. A condition que l’on crée soi-même ses vidéos pour ses apprenant.es … D’où une envie de partager avec vous des outils faciles d’utilisation qui vous permettront de créer sur mesure des vidéos adaptées aux besoins de vos groupes.
Quel enregistreur d’écran choisir ?
Un enregistreur d’écran permet d’ajouter de la voix, de commenter, d’expliquer un document, un diaporama, une iconographie, une production écrite, etc. que vous avez sur votre ordinateur : il est ainsi possible de créer facilement des vidéos personnalisées et de les partager avec nos apprenant.es sous forme de lien pour stimuler le travail à distance en autonomie. Il existe de nombreux enregistreurs d’écran gratuits. Un des plus faciles à utiliser me semble être ScreencasOmatic, dont les fonctionnalités proposées dans la version gratuites sont largement suffisantes. Voici un tutoriel pour se lancer dans la création de vidéos avec cet outil : j’y explique aussi comment corriger l’enregistrement audio.
Tutoriel pour créer des vidéos avec ScreencastOmatic
Il existe bien d’autres outils pour faire des vidéos : en voici un autre, très intéressant, dans le sens où il permet de créer des vidéos rapides qui n’exigent pas un montage complexe, idéal pour des capsules « flash ». Il s’agit de LOOM, que l’on ne peut utiliser qu’avec le navigateur Google Chrome et qui se présente comme une extension que vous aurez en permanence sur votre navigateur. Voici un petit tutoriel pour l’installer.
Tutoriel pour installer l’extension Loom sur le navigateur Google Chrome
Un tout nouvel enregistreur d’écran Panopto permet d’enregistrer son écran de manière encore plus simple, sans avoir à télécharger de logiciel, ni même à créer de compte. Toutefois, les fonctionnalités sont très limitées et l’on ne peut enregistrer l’écran que d’un seul tenant, sans avoir la possibilité de faire une pause, ni de corriger par conséquent un morceau de l’enregistrement.
En quoi un enregistreur d’écran peut-il enrichir les cours de langues à distance ?
Varier les consignes écrites : donner des consignes sous forme de vidéos
Il est tout d’abord possible de donner des consignes, d’annoncer le programme des cours ou d’un cours, non pas sous forme de mails comme on le fait souvent mais sous forme de vidéos, l’idée étant de ne pas passer trop de temps à préparer sa vidéo. Pour les apprenant.es, c’est une compréhension orale supplémentaire qu’il est possible d’écouter plusieurs fois si la consigne n’est pas comprise. De plus, le fait de voir et d’entendre son enseignant.e octroie une touche bien plus humaine et personnalisée au message transmis qu’un mail. Voici un exemple destiné à mon groupe de « Débutants » : la vidéo est faite avec ScreencastOmatic et a été créée très rapidement puisqu’il y a un plan statique, sans changement de fond d’écran.
Accompagner la prononciation à distance L’enregistreur d’écran permet aussi de proposer une aide pour prononcer correctement des mots, des phrases. Il suffit de partir d’un document écrit, d’une infographie ou d’une iconographie présentant une thématique, par exemple « les fruits » (A1) proposé ci-dessous, puis d’y ajouter non seulement sa voix, mais aussi des mises en garde, des conseils, des écueils à éviter : faire attention aux liaisons avec l’article, aux pièges de la graphie, insister sur les difficultés rencontrées particulièrement par son public, etc. Les avantages de telles vidéos sont encore fort appréciés des étudiant.es qui peuvent s’entraîner à prononcer loin du regard et de l’oreille du groupe, (chacun.e, surtout les plus timides, protégeant ainsi sa « face ») et qui reconnaissent la voix de l’enseignant.e. : il s’agit d’un document fait sur mesure, à leur attention, avec l’intonation habituelle qu’ils entendent en classe. Une manière de prolonger virtuellement le contact et le lien. Voici un exemple qui mélange apprentissage du lexique et prononciation sur les fruits, fait avec LOOM.
Il est aussi possible d’enrichir le lexique à distance en complétant un réseau lexical qui a commencé à être étudié en cours : la capsule vient structurer le groupe de nouveaux mots et en ajoute d’autres dans un second temps.
Exemple de capsule faite avec Loom pour synthétiser le lexique du tourisme et l’enrichir (B2)
Corriger des productions écrites
Face à la difficulté de corriger les productions écrites qui arrivent dans notre boîte mail sous tous les formats possibles, il est possible de trouver une autre fonctionnalité aux enregistreurs d’écran : corriger une copie en la commentant avec sa voix, en ajoutant des explications qui seraient trop longues à écrire, et pourquoi pas, si l’étudiant.e est d’accord pour partager sa production écrite avec les autres, transformer une correction en modèle à suivre ou pas pour apprendre à respecter une méthodologie. Voici un exemple de correction faite sous forme de vidéo avec ScreencastOmatic : à partir de la lettre écrite par une étudiante (vers A2), j’ai fait une vidéo qui commente les points forts et les points faibles de la production et qui rappelle aussi la méthodologie pour écrire un mail/ une lettre tout en insistant sur les problèmes de langue importants.
Exemple de production écrite corrigée sous forme de vidéo avec ScreencastOmatic
Corriger un exercice structural Plutôt que de donner un corrigé écrit qui n’inclut pas nécessairement les explications, on peut de temps en temps créer une vidéo dans laquelle on explique et justifie les bonnes réponses de manière à accompagner à distance la correction de l’exercice et à lui donner plus de « chair » dans les explications, comme dans l’exemple ci-dessous. Il s’agit de la correction d’un exercice structural sur le discours indirect au passé, fait avec LOOM.
Faire une capsule sur un point de langue C’est le principe de la classe inversée de niveau 1 (Marcel Lebrun) : le cours de langue est donné sous forme de capsule et envoyé par mail aux apprenant.es qui la regardent une ou plusieurs fois, en faisant des pauses si nécessaire et en complétant une feuille de route de manière à qu’une trace écrite demeure. Ensuite, en présentiel, ou en visioconférence si le présentiel n’est pas possible, on met en commun les questions, on demande aux étudiant.es de donner des exemples pour commencer à réinvestir le point de langue abordé. Dans ces cas-là, les fonctionnalités de Loom sont un peu simples et il vaudrait mieux privilégier ScreencastOmatic. Voici un exemple proposé par l’une de mes étudiantes de M2 FLE, Léa Ithurria, qui a créé une capsule sur les partitifs avec ScreencastOmatic et la propose en libre accès sur le site Le TrèFLE fait des capsules.
Exemple de capsule faite avec ScreencastOmatic par Léa Ithurria
Faire faire des vidéos à ses apprenant.es avec un enregistreur d’écran
Pour boucler la boucle, il est intéressant de faire faire des vidéos, des exposés, des présentations par nos étudiant.es, comme dans l’exemple ci-dessus de manière à ce qu’à leur tour, ils puissent partager avec d’autres leur production. Tout dépend bien sûr des étudiant.es et de leurs capabilités numériques.
Il est clair que l’outil en soi ne transforme rien : tout repose sur la scénarisation du cours et sur l’intégration judicieuse de la capsule que vous aurez créée dans l’économie de la séquence. De plus, il est également fondamental de faire varier les supports d’activités, d’alterner envoi de fichiers, de capsules, de quiz en ligne, de productions écrites collaboratives afin de conserver à distance la diversité d’activités que nous avions en classe. Enfin, si l’on veut créer cette continuité vocale avec ses apprenant.es, il est fondamental de créer ses propres enregistrements d’écran. Ces pistes sont bien sûr à compléter avec les idées que vous voudrez bien partager !
Parmi les applications spécialement dédiées aux migrant.es, on connaissait déjà « My French Kit » élaborée par l’université de Bordeaux Montaigne, plutôt destinée à aider à s’orienter sur le plan administratif.
Suite à l’émission de France Inter présentant l’apps « J’APPrends », j’ai testé cette application dont la conception m’a semblé vraiment intéressante pour les adultes migrants, en complément d’un cours en présentiel. Son objectif est bien différent de « My French Kit » : aider à communiquer et à s’orienter en donnant quelques éléments de base pour saluer, remercier, se déplacer, remplir un formulaire, rencontrer un médecin, etc. mais aussi et surtout identifier certains sons, reconnaître certaines lettres et les écrire.
Et même si elle n’a pas été conçue pour des apprenant.es sachant écrire et lire, elle peut aussi être un supplément ludique à des cours plus traditionnels. Toutefois, la progression étant sensiblement différente, il vaut mieux inviter à l’utiliser après une vingtaine d’heures de cours.
Elle propose à ce jour 3 épisodes qui invitent l’utilisateur ou l’utilisatrice à se déplacer, échanger, acheter, compter, puis aller chez le médecin, etc. dans une ville, au gré des rencontres avec un caissier ou une voisine. On ne peut pas sauter d’étape : il faut avoir réussi l’activité pour passer à la suivante mais on peut la faire et la refaire plusieurs fois. Certes, aucun.e professeur.e n’est là pour aider ou guider l’utilisateur ou l’utilisatrice qui ne comprend pas ; néanmoins la « face » est protégée et chacun.e peut répéter, prononcer, essayer, tracer, écrire, choisir sans s’exposer au regard et aux oreilles des autres !
Capture d’écran de l’apps
Lorsqu’on quitte l’application sur son ordinateur, son portable ou sa tablette, on reprend à l’endroit où s’était arrêté. Pas besoin de créer de compte, il suffit de télécharger l’application. Bonheur suprême : c’est gratuit et aucune publicité ne vient vous gêner !
Ses points fort :
Elle suit une progression proche de celle des besoins de la vie quotidienne (saluer, faire les courses, payer, boire un café, compter, donner son numéro de téléphone, parler des sports, se déplacer en transports en commun, aller chez le médecin, reconnaître les fruits et les légumes, remplir un formulaire, etc.) comme dans l’exemple ci-dessous où l’on doit s’arrêter à la station « Anatole France ».
Elle propose un enrichissement lexical très mesuré avec des mots que l’on peut écouter et réécouter à sa guise autant de fois que nécessaire, qui sont écrits et prononcés syllabe par syllabe (cf l’icône en haut à droite). On peut également réécouter chaque syllabe (surlignée en vert) plusieurs fois.
L’apprenant.e doit à son tour prononcer certains mots qu’il doit répéter : tant que la prononciation n’est pas pas correcte, il est impossible d’avancer dans le parcours. C’est vraiment un point fort de l’application ! Puis, après avoir prononcé le mot, on doit identifier ce même mot parmi 3 autres de manière à être capable de le reconnaître à l’écrit également.
Obligation de prononcer les mots correctement pour pouvoir avancer
On doit ensuite identifier puis écrire certains mots afin d’apprendre progressivement à tracer les lettres de l’alphabet, sans toutefois en suivre l’ordre. On commence par les lettres contenues dans « sucre » et « café » L’enrichissement du lexique se fait de manière spiralaire de manière à ce que le retour régulier des mots rassure l’apprenant.e et favorise l’apprentissage. Il se fait aussi de manière intuitive : pour découvrir quelques sports, il faut glisser-déposer le mot correct sur l’image correspondante, par exemple, Castor qui fait du vélo ou joue au foot. Lorsque l’on donne une mauvaise réponse, il faut essayer toutes les autres possibilités pour arriver à trouver la bonne solution : on apprend en faisant. Aucune rétroaction anxiogène ne vient heurter la sensibilité : au contraire, on sent que la bienveillance a présidé à l’élaboration de ce jeu.
Pour l’apprentissage des nombres, il faut aider Castor à faire des abdos, en le poussant vers ses pieds. C’est une manière ludique d’apprendre les nombres. Par la suite, le scénario passe un peu vite sur les nombres au delà de 11 lorsqu’il s’agit de comprendre un numéro de téléphone …
Si certains exercices sont un peu difficiles soit pour comprendre la consigne comme celui qui consiste à découvrir deux mots qui commencent par le même son, soit parce que le lexique est parfois un peu trop précis, l’ensemble des activités demeure très intuitif et surtout fort utile pour le public ciblé. On sera aussi sensible à la dimension interculturelle qui mêle par exemple aux fruits et légumes que l’on trouve en France, des éléments plus « exotiques » comme le gombo mais aussi aux actes de parole parfaitement sélectionnés par rapport aux besoins réels de ce public.
Un grand bravo à Langues Plurielles et au studio Small Bang pour cette application si bien conçue !
Voici 3 exemples d’activités de niveau A0 et B1/B2 que j’ai créées pour mes apprenant.es. Comment les remanier pour favoriser le travail à distance et stimuler les interactions en cours ? Une piste a été de modifier les feuilles de route en y ajoutant des QRCodes pour permettre à mes futurs apprenant.es de travailler en autonomie, à la maison. En effet, la présence du QRCode qu’il suffit de scanner avec une application dédiée facilite l’accès à la capsule et permet de regarder tranquillement, à son rythme la vidéo. Donc de s’entraîner seul.e à répéter, à comprendre avant de retrouver la dynamique du groupe. Un « plus » pour protéger la face et pour stimuler l’estime de soi !
Premier exemple : travailler la compréhension orale et le lexique de la ville A1
Une capsule a été faite pour présenter son pays et sa ville à travers un exemple concret fait sur mesure. L’objectif était double : améliorer la compréhension orale et enrichir le lexique de la ville et des éléments propres à un pays et une ville (un fleuve, une frontière, une capitale, une mer, etc.). Les apprenant.es avaient une feuille avec un texte lacunaire à compléter. Nous avons fait l’activité en classe entière mais l’hétérogénéité des niveaux a empêché les moins avancés d’être actifs pendant la compréhension : ils l’ont plutôt subie… Le fait d’ajouter le QRCode donnant accès à la vidéo sur la feuille permet de faire faire ce travail d’écoute en autonomie : chaque apprenant.e peut alors écouter et regarder à son rythme la vidéo avec un smartphone et des écouteurs soit en présentiel, soit à distance, à la maison. La capsule vient donc compléter et raviver un lexique qui aura déjà été vu en cours en amont. De plus, lorsqu’ils reviendront en cours après avoir fait cette activité à distance et à leur rythme, ils pourront être plus actifs dans le sens où ils poseront des questions sur ce qui n’a pas été compris dans la capsule. On pourra aussi échanger les productions écrites faites à distance et les faire lire, puis dessiner le plan de la ville ou du pays, ou encore faire corriger la production écrite par un.e autre apprenant.e.
Feuille de compréhension orale avec le QRCode intégré.
Deuxième exemple : corriger une activité ou un test à distance (temps du passé B1/B2)
J’ai proposé à mes apprenant.es B1+ un petit test de grammaire portant sur l’utilisation du passé composé et de l’imparfait. Pour éviter de perdre du temps en classe lors de la correction et pour changer un peu les habitudes, j’ai créé une capsule dans laquelle je justifie le choix de chaque temps à l’oral plutôt que de le faire en présentiel. Lorsque j’ai rendu les tests corrigés, j’ai donc distribué une petite feuille avec le QRCode qu’ils ont scanné chez eux pour regarder la correction. Le lendemain, j’ai répondu aux questions qui restaient.
QRCode pour accéder à la capsule dans laquelle je corrige le test sur les temps du passé
Troisième exemple : travailler la prononciation des verbes en -ER (A1)
Capsule « 3 minutes pour bien prononcer les verbes en -ER au présent »
Après avoir reçu la feuille de route avec le QRCode, les apprenant.es peuvent s’entraîner à répéter la prononciation correcte puis, dans un 2eme exercice, à prononcer et à écouter la correction. Grâce au QRCode, l’accès à la capsule est instantané et permet de travailler à distance, sans même avoir à passer par un ordinateur.
Feuille de route pour la capsule « 3 minutes pour bien prononcer les verbes en -ER »
Comment transformer un lien en QRCode ?
Il suffit d’aller sur un site générateur de QRCode, comme Tec-it celui que j’utilise : collez le lien et cliquez sur « Télécharger ».
Je vous ai présenté il y a 2 ans un outil similaire, Beekast, dont les fonctionnalités sont désormais très limitées dans la version gratuite (seuls 3 smartphones peuvent être connectés). Voici un site découvert au CLİC2019 qui m’a séduite et dont on peut tirer de nombreux avantages en cours de FLE dès lors que les apprenants possèdent un smartphone. Ce site vous permet de faire participer vos apprenants (jusqu’à 30 gratuitement à ce jour) en proposant des QCM, de courtes questions ouvertes, des classements, des exercices d’appariement, de leur faire créer collectivement des nuages de mots, etc.
Le plus de Wooclap est que l’on peut interagir avec son smartphone soit via le site sur Internet, soit en envoyant un message, sans internet. Cette fonctionnalité est disponible dans les pays suivants pour l’instant : l’Australie, la Belgique, le Canada, les États-Unis, la France, la Grande-Bretagne, et la Suisse.
Voici un petit guide pour commencer à utiliser le site après votre inscription.
Comment créer un « événement » = une série de questions ?
Lorsque vous arrivez sur la plateforme, cliquez sur « CREER UN EVENEMENT »
Vous pouvez modifier le titre de votre événement en cliquant sur le stylo et changer le code.
Parallèlement à la proposition des questions, vous pouvez importer un diaporama (Powerpoint, GoogleSlide, PDF ou KeyNote) que vous pouvez présenter en alternance avec les questions interactives.
Comment créer des questions ? Quels types de questions ?
Le type de questions le plus efficace en cours de FLE est sans doute le nuage de mots collaboratif : on peut lancer un thème au début d’une unité et demander aux apprenants quelles sont leurs représentations de ce thème. Plus le mot écrit aura été proposé par les apprenants, plus il sera écrit en gros, comme dans l’exemple ci-dessous.
Résultat du nuage de mots projeté sur l’écran
Pour créer la question, choisissez « Nuage de mots » et écrivez votre question.
Côté prof (création de question)
Vous avez des choix à faire en bas à droite : vous pouvez par exemple modérer les réponses avant qu’elles ne soient publiées. N’oubliez pas de « SAUVEGARDER » (il sera ensuite possible de modifier ce que vous avez écrit), puis, lorsque vous voudrez activer la question face à vos apprenants, il suffira de cliquer sur « LANCER ».
Le type de questions QCM est bien sûr très utile pour tester les connaissances générales ou un point de grammaire. Choisissez « QCM » et remplissez la question ainsi que les propositions de réponses. N’oubliez pas de choisir la réponse correcte en cochant le carré à gauche de la réponse qui deviendra bleu. Vous pouvez choisir « plusieurs réponses possibles » et d’autres fonctionnalités en bas à droite. Il est également possible d’insérer des photos comme dans l’exemple ci-dessous.
Côté prof
Côté apprenants
Pour afficher les bonnes réponses, cliquez sur l’icône verte en forme de V.
On peut créer un « SONDAGE » pour connaître les pratiques des apprenants par exemple ou pour évaluer un cours, une pratique. Choisissez « SONDAGE » puis écrivez la question avant de proposer des « REPONSES ».
Côté prof
Côté apprenants
Pour les débutant.es, la question « Trouver sur l’image » est intéressante pour travailler la localisation ou le lexique. Il faut choisir une image, poser une question comme sur l’exemple ci-dessous et faire glisser le point vert (qui désignera la bonne localisation) au bon endroit, ici une péniche.
Côté prof (création de la question)
Côté prof (résultat)
La question « Créer une échelle » sert à évaluer des items que vous aurez prédéfinis, pour évaluer un cours ou un concept par exemple.
Côté prof (création de question)
Côté apprenant
Voici un exemple de question d’appariement
Côté prof (création de question)
Côté apprenant
Enfin (et je vous laisse découvrir les autres types de questions) il est possible de créer une question avec une réponse ouverte afin que les apprenants écrivent quelques mots : une impression, un réinvestissement d’un point de grammaire ou de lexique.
Côté prof (création de question)
Résultats projetés au tableau
Comment faire participer les apprenants ?
Vos apprenants ont besoin d’un smartphone et vous de projeter l’écran « côté prof » pendant la présentation. Au début du cours, vous devez cliquer sur « LANCER » à la droite de « Comment participer » :
Pour lancer l’activité en cours
Ensuite apparaissent :
le code à utiliser sur le site WOOCLAP : dans l’exemple ci-dessous FRANCEREP
le code à utiliser si vos apprenants envoient des messages téléphoniques sans wifi : il faut envoyer au numéro de téléphone indiqué (06 44 60 ..) le code commençant par @, ici @FRANCEREP. Cette fonctionnalité ne permet pas de répondre à certaines questions comme la localisation sur une image par exemple.
Comment naviguer en tant que prof ?
Après avoir donné les codes avec « Comment participer », vous retournez dans votre tableau de bord qui archive vos questions.
Tableau de bord
Vous pouvez activer une question en cliquant sur « LANCER ». Une fois que vos apprenants ont répondu, vous pouvez clôturer la question en cliquant sur le cadenas rouge. Puis, pour revenir au tableau de bord, cliquez sur « QUİTTER » et passez à la question suivante.
Barre de navigation pour revenir au tableau de bord
J’espère que ces indications vous auront donné envie d’essayer…
Voici une petite activité dont le but est de reconnaître différentes langues entendues (turc, espagnol, allemand, anglais, chinois, arabe, russe, français mais aussi plus rares, créole réunionnais, bassar, n’gambaye). Je l’ai créée sur le site LearningApps dont l’interface est certes austère, mais dont les applications sont précieuses grâce à l’insertion de fichiers audios aussi facile qu’utile en langues.
Pour les grand.es débutant.es
C’est une activité fort dynamisante pour les grand.es débutant.es : on découvre des langues, parfois sa langue, on fait des hypothèses, on se trompe, on réussit. Ecouter ces langues m’a également permis d’introduire le français en le mettant sur un pied d’égalité avec les autres langues et, grâce au créole de la Réunion qui trouble les apprenant.es puisqu’il contient des mots français mais n’est pas du français, la diversité linguistique en France a pu être abordée dès le premier cours. Enfin, pour les grand.es débutant.es, l’activité permet d’apprendre la structure « je parle XXX » et complète parfaitement le cours fait en amont sur les nationalités.
Une activité brise-glace pour tous les niveaux
Il me semble que cette activité peut être utile à tous les niveaux en début de session et qu’elle sert aussi de brise-glace : il est en effet possible de demander aux apprenant.es qui comprennent les langues entendues de traduire ce qui a été dit, ce qui ne manque pas de valoriser leur répertoire linguistique.
J’ai testé cette activité en classe, collectivement, avec des apprenant.es du niveau A0 : nous avons écouté les pistes et j’ai glissé chaque fichier audio sur la langue proposée. Si la solution est fausse, il suffit de cliquer entre les deux éléments joints pour les séparer à nouveau et tenter une autre association.
L’ambiance s’est réchauffée car chacun.e pouvait proposer son hypothèse et la classe a été dynamisée. Ensuite, mous avons à tour de rôle repris à notre compte « je parle XXX », ce qui m’a permis de savoir qui parlait anglais et surtout qui ne parlait qu’une seule langue.
On peut ensuite envoyer le fichier aux apprenant.es pour que l’activité soit refaite à la maison au rythme de chacun.e.
Voici une compréhension écrite de niveau B2 faite à partir d’un article de 20Minutes.fr dans lequel le linguiste Alain Rey est interviewé sur l’évolution de la langue française, et notamment sur sa position face aux emprunts, à l’écriture et la grammaire inclusives et à la féminisation des noms de métier.
La féminisation est une nécessité sociale parce que la langue n’est pas faite pour dominer la société, c’est la société qui fait la langue. Il n’y a rien de plus démocratique que la langue. C’est pour ça que je suis hostile aux puristes académiciens qui gueulent comme des putois quand il y a une nouvelle façon de s’exprimer. S’il n’y avait pas de nouvelles façons de s’exprimer, le français serait figé et s’il était figé, il serait en péril, ce qui n’est pas le cas. Alain Rey
Je partage un exercice que vous pouvez proposer à vos apprenant.es. L’objectif est de montrer la diversité des origines de certains mots français de manière ludique à travers une dizaine d’exemples (un anorak, un pyjama, l’alcool, un kiosque, un robot, …). Il suffit pour cela de partager le lien par mail ou de le déposer sur une plateforme. Sans avoir besoin d’inscrire ses apprenant.es, l’exercice est autocorrigé et les paires de mots disparaissent au fur et à mesure que la solution sera trouvée.
C’est l’occasion de rappeler l’existence de cette fort intéressante application gratuite qu’est Learning Apps, projet lancé par la Haute Ecole Pédagogique de Berne, et qui vise à proposer une banque de données de modules indépendants à rattacher à sa progression ou à créer ses propres modules.
Une des forces de cette application en cours de langue est, outre sa facilité d’utilisation et de partage, le fait qu’elle propose des exercices d’appariement entre des fichiers audios et des mots, comme dans l’exemple ci-dessous.