CLIC2021 Atelier « Comment dynamiser les interactions orales en classe de langues en repensant son scénario pédagogique (cours à distance/hybrides) ?

Atelier Vendredi 2 juillet 2021 de 15h à 15H50 Congrès des classes inversées et des pédagogies actives, en ligne


Les classes virtuelles, l’enseignement à distance ont souvent une image négative, de froideur, de distance et d’anonymat. A ce que l’on appelle désormais, la « Zoom fatigue » (1) , s’ajoute souvent le sentiment d’être désorienté par rapport à ses pratiques habituelles de cours en présentiel car les interactions se font rares alors qu’elles sont une condition essentielle pour apprendre une langue.

Pour éviter de faire cours face à un écran sans visages, on peut exiger que les caméras soient allumées. On peut s’appuyer sur de précieuses solutions conjoncturelles : proposer des quiz en ligne pour vérifier leur compréhension ou faire émerger des représentations, jouer avec les potentialités de la classe virtuelle en s’appuyant sur les objets présents chez nous. Néanmoins, est-ce vraiment suffisant pour parler d’interactions ? Comment éviter cette impression d’éloignement, voire de dépossession de ses cours ? Comment commencer à hybrider ses cours pour éviter l’écueil d’un cours unidirectionnel qui pourrait tout aussi bien être proposé sous forme de captation vidéo ? Elke Nissen, dans son ouvrage Formation hybride en langues, le confirme : « C’est avant tout la composante distancielle de la formation qui pose problème aux enseignants (et apprenants) dans la plupart des observations faites, car elle fait appel à des fonctions auxquelles les enseignants sont peu habitués, ainsi qu’à des compétences techniques et de gestion de l’interaction en ligne par exemple […]. » (2)

            Aux solutions conjoncturelles, il est donc nécessaire d’ajouter des solutions plus structurelles qui nous invitent à repenser le scénario pédagogique de nos cours en intégrant aux activités faites sous notre égide, des activités faites en autonomie, pour reprendre la définition de l’enseignement hybride donnée par Jean-François Cerisier, lors du CLIC2020. Dès lors, émerge un certain nombre de questions face à ces deux modes, le présentiel et le distanciel : quelles activités privilégier en autonomie ? Lesquelles conserver en présentiel ou en classe virtuelle ? Vaut-il mieux faire la compréhension orale en autonomie ? Et la production écrite aussi ? Quid de la grammaire ? Peut-on la faire travailler en autonomie ? Autre difficulté majeure : comment articuler les activités des deux modes de manière à redonner la parole aux étudiant.es pendant ce temps devenu précieux de la rencontre en présentiel ?

Au cours de cet atelier, je tenterai, à partir des différentes expériences de cours hybrides, à distance (de circonstance mais aussi institutionnalisés), en comodal, proposées par les participantes et les participantes, ainsi que des miennes dans le domaine du Français Langue Etrangère, d’esquisser des pistes pour scénariser un cours de langues facilitant les interactions. Ces pistes sont à adapter selon son contexte d’enseignement, son public et son envie plus ou moins forte d’engagement dans l’intégration des outils numériques, afin de «donner du sens à la présence» (3) selon l’expression chère à Marcel Lebrun.

Cet atelier s’adresse à des personnes enseignant à tous les niveaux, plutôt en langues. Pas de prérequis.

Au plaisir de vous retrouver au CLIC 2021 le vendredi 2 juillet de 15h à 15h50 !


(1) https://www.francetvinfo.fr/internet/pourquoi-la-visioconference-met-elle-notre-cerveau-k-o-et-comment-riposter_4283359.html
(2) Nissen, Elke Formation hybride en langues : articuler présentiel et distanciel, Didier, 2019. p.230
(3) Lebrun et Lecoq, Classes inversées, 2015, p.10

Beekast, un outil intéressant pour renouveler le remue-méninges et le travail collaboratif

Beekast, outil découvert et testé à Ludovia14, est un site qui permet de rendre ses apprenants actifs dans le sens où ils peuvent écrire et participer individuellement ou en groupes, aux « activités » proposées, via un smartphone, une tablette ou un ordinateur,

  • en présentiel pour dynamiser le cours : les participants répondent aux questions, écrivent en direct et le résultat peut être diffusé en direct ou projeté à la fin pour créer un effet de surprise ;
  • et pourquoi pas, à distance, ce qui permet de laisser le temps à chaque apprenant de peser les mots choisis, de rechercher un concept oublié. On découvre le résultat ensemble en présentiel.

Il suffit pour les participants d’aller sur le site de Beekast et de taper un code très simple donné par l’enseignant. Le point fort de ce site est la simplicité de son utilisation.

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ATTENTİON, DEPUİS LA PUBLİCATİON DE CET ARTİCLE, BEEKAST EST MALHEUREUSEMENT DEVENU PAYANT. EN VERSİON GRATUİTE, SEULES 3 PERSONNES PEUVENT SE CONNECTER A UNE SESSİON.

Voici quelques pistes d’exploitation pédagogique en Fle, en littérature et en UE Tice en Master Fle :

  1. Renouveler le remue-méninges : ce site permet, entre autres, de renouveler l’étape du remue-méninges au début d’un cours en créant un nuage de mots collaboratif en temps réel. Le nuage peut être projeté en direct ou montré seulement à la fin de l’activité.

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Exemple de nuage de mots en UE Tice (côté enseignant)

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Exemple de nuage de mots en UE Tice (côté enseignant)

L’activité peut servir à caractériser les représentations des apprenants sur un sujet, comme dans l’exemple ci-dessous où j’ai demandé à mes étudiants des adjectifs pour caractériser leurs représentations des outils numériques en amont du cours.

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Exemple de nuage de mots en UE Tice (côté étudiants)

En cours de langues, le nuage permet de montrer tout le lexique déjà connu sur un thème précis par exemple.

En littérature, il peut servir à mettre en évidence les mots-clés déjà connus sur un mouvement ou une époque.

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Exemple de nuage de mots en littérature (côté apprenants)

Une limite toutefois : au fur et à mesure que les apprenants écrivent les mots, une liste de mots suggérés apparaît, qui peut influencer les choix de chacun.

2) Faire une liste d’idées à partir d’un sujet dans des catégories pré-définies : Une autre activité intéressante est le « brainstorming » qui invite les participants à écrire non plus un seul mot comme dans le nuage de mots, mais une courte phrase (140 caractères maximum) sur un thème que l’on peut diviser au préalable en catégories pour guider la réflexion, comme une préparation de carte mentale.

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Activité « Brainstorming » côté enseignant

Voici, ci-dessous, un exemple de tableau rempli par les apprenants, individuellement ou en groupes : il est ainsi possible de repérer les idées similaires dans une catégorie, de les mettre en avant en les « likant » anonymement. C’est un excellent support pour faire réagir apprenants ou étudiants en les invitant à commenter les idées des autres, d’autant plus que ces idées sont données anonymement : la « face » de chacun est ainsi protégée.

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« Brainstorming » peut être aussi utilisé comme un nuage de mots structuré en catégories comme dans l’exemple ci-dessous où les apprenants n’écrivent que des mots, des concepts.

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Il est aussi possible d’utiliser ce tableau pour proposer aux élèves de rechercher des idées dans le cadre d’une argumentation avec une structure préétablie et en demandant aux groupes de chercher des arguments ou des exemples.

3) Une autre piste intéressante suggérée par mes étudiants est d’utiliser « Brainstorming » comme support pour une évaluation formative « flash » et collective : on crée les sous-catégories et on demande aux apprenants de compléter chaque catégorie avec les idées dont ils se souviennent pour chacune d’elles afin de voir ce qu’ils ont retenu. Il faut toutefois savoir qu’au fur et à mesure que chaque apprenant écrit une idée, il peut voir ce que les autres ont écrit.

4) Plus classique, l’activité « Formulaire », dont les réponses ne sont visibles que par l’enseignant, permet de préparer un questionnaire très facilement avec, au choix, des QCM ou des questions ouvertes.

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Ex de « Formulaire » avec les 2 types de questions (côté enseignant)

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Ex de présentation des résultats du « formulaire »

 

 

 

 

 

 

On peut donc l’utiliser pour pour récolter des données plus personnelles, pour sonder les apprenants dans le cadre d’un projet, pour faire un questionnaire d’évaluation du cours, pour un questionnaire en évaluation formative, etc.

Beekast propose aussi les activités « Vote » et « Quiz », ainsi que « Mur de Selfies » qui m’a paru un peu gadget dans le sens où chaque apprenant se prend en photo et poste celle-ci sur le mur, mais sans pouvoir ajouter son prénom.

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Les 6 activités proposées par Beekast

Enfin, outre les activités, un mur virtuel collaboratif est à la disposition du groupe pour ajouter des commentaires ou des photos et favorise l’interaction entre les apprenants. Un des avantages est que l’on peut y déposer des documents au format photo auxquels les participants auront un accès facile. On peut aussi modérer, voire effacer les commentaires…

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Exemple de mur collaboratif

Voici un Tutoriel pour commencer à utiliser Beekast

 

Padlet, le mur collaboratif, existe en application sur App Store

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Depuis quelques semaines, il est possible d’avoir accès à Padlet sur son Ipad directement en téléchargeant l’application Padlet. Rien de révolutionnaire mais une présentation plus efficace et une accessibilité bien plus facile. Par contre il n’est plus possible de choisir sa langue, me semble-t-il…

Padlet version application
Padlet version application

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Padlet via le site

Mur collaboratif (Padlet) et échange scolaire

Padlet sur musiques turques

Voici une autre utilisation du mur collaboratif Padlet : échanger des données entre deux groupes à distance, non pas individuellement mais collectivement.

Dans le cadre de l’échange qui devrait avoir lieu entre nos élèves turcs et leurs correspondants belges de Liège la semaine prochaine et qui a encore plus de sens dans les circonstances actuelles, nous avons mis en place il y a quelques semaines un mur virtuel sur lequel les élèves turcs ont collé des vidéos de musiques qu’ils écoutent en ce moment en Turquie pour proposer un panorama musical aux liégeois.

Grâce à un simple lien (http://fr.padlet.com/geraldinesj/musiqueturquie), chacun a collé librement ce qu’il voulait : je conserve toutefois la main en cochant dans les paramètres « Modérer les publications ».

Bonne écoute pour les plus curieux !

J’ai publié simultanément cet article sur Français et numérique.

Proposer une présentation audio en début d’année en complément ou remplacement de la fiche traditionnelle

En début d’année scolaire, nous sommes nombreux à hésiter à l’idée de donner une fiche de présentation traditionnelle à nos élèves. Que l’on soit pour ou contre, on ne pourra nier toutefois que ce premier contact avec l’expression écrite et la maîtrise de l’orthographe offre un sérieux adjuvant pour commencer à nous familiariser avec leurs compétences linguistiques. Pour remplacer ou compléter cette fameuse fiche papier, voici un outil intéressant, un mur Padlet (et oui, je suis fan…), pour faire connaissance avec une approche moins traditionnelle. Il a plusieurs avantages :

– créer un contact avec la production orale de chacun, ce qui permet d’évaluer la qualité de l’accent, l’aisance à l’oral, etc. Cette dimension est aussi importante en cours de FLE qu’en cours de LV en général ou en cours de français.

– dessiner rapidement un espace propre à la classe puisque chaque élève pourra écouter la présentation des autres et faire leur connaissance en découvrant leurs centres d’intérêt.

– proposer aussi une présentation de l’enseignant qui se doit de jouer le jeu en « s’exposant » au même titre que les élèves et qui sert de modèle pour faciliter la difficile tâche de parler de soi.

Voici le padlet qui sera proposé à ma classe :

Made with Padlet

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Un autre avantage technique est que les élèves n’ont pas besoin de s’inscrire ou de nous envoyer leur adresse de messagerie… Il leur suffit d’avoir le lien du padlet.

Capsule pour aider les élèves à utiliser le mur virtuel Padlet

Voici une capsule de 2 minutes qui peut aider les élèves à travailler en autonomie avec Padlet. A diffuser largement en ce début d’année, pour éradiquer les prétendus problèmes techniques…

Cet article a été publié simultanément sur mon autre blog  Français et numérique, blog collectif regroupant les travaux et idées de l’équipe du lycée Saint-Joseph d’Istanbul.

http://francaisetnumerique.wordpress.com/2014/08/27/capsule-pour-aider-les-eleves-a-utiliser-padlet/

Voici d’autres articles que j’ai publiés sur l’utilisation de Padlet :

Présentation de Padlet :

http://francaisetnumerique.wordpress.com/2013/10/07/un-outil-interessant-pour-rassembler-sur-une-page-internet-les-productions-orales-des-eleves-padlet/

Diversité des utilisations pédagogiques de cet outil :

http://francaisetnumerique.wordpress.com/2013/11/13/padlet-diversite-des-utilisations-pedagogiques-en-francais/

Un Padlet qui rassemble les avantages et inconvénients de Padlet :

http://francaisetnumerique.wordpress.com/2014/02/12/un-padlet-pour-resumer-les-avantages-et-les-limites-rencontres-avec-lutilisation-de-padlet/