Français des affaires : intégrer le mooc « Travailler en France A2-B1 » à son cours

Vous enseignez le français des affaires, le français professionnel ? Vous proposez en FLE une unité sur le travail en France de niveau A2 à B2 ? Pourquoi ne pas intégrer ponctuellement des activités proposées par le mooc « Travailler en France A2-B1 » à votre cours ?

Les moocs FLE du FUNMOOC

Il s’agit de l’un des nombreux moocs de la plateforme Fun Mooc destinés aux apprenant.es en français langue étrangère. Vous trouverez ainsi :

Capture d’écran du mooc « Vivre en France A2 »

Le mooc « Travailler en France A2-B1 »

Mooc « Travailler en France » FUNMOOC

Outre les questionnaires de début et de fin de parcours, voici la composition du mooc « Travailler en France A2-B1 » :

  • une première partie composée de 6 modules relevant du tronc commun (« Je recherche un emploi, je m’intègre dans l’entreprise, je travaille en collaboration, je gère des situations inhabituelles, je fais un bilan et je développe mes compétences)
  • puis une 2eme partie proposant au choix, 5 domaines de spécialité (Bâtiment, hôtellerie, informatique, santé, services aux personnes et aux entreprises)

Chaque module se décline en différents objectifs/activités comme dans l’exemple ci-dessous pour le module « Je recherche un emploi ».

Chaque activité commence par un document déclencheur, puis, à partir du visionnage d’une vidéo de quelques minutes, les apprenant.es sont invités à répondre à des questions (QCM, choix dans menu déroulant, etc.) qui n’ont pas de rétroaction immédiate.
D’autres types d’exercices très intéressants sont proposés, répondant à l’idée de « comprendre pour agir » : par exemple, les apprenant.es doivent écouter une conversation téléphonique et compléter un courriel avec les éléments entendus et compris.
Enfin, après avoir fait plusieurs activités, ils sont invités à réaliser des tâches comme rechercher des annonces sur un site d’annonces et à les comparer ou à poster une question sur un forum dédié.

Parallèlement à ces activités sont proposés des points d’informations appelés « MEMO » qui invitent par exemple à tester des « serious games » pour s’entraîner à un entretien d’embauche et des points de langue très précis avec leçon suivis d’exercices structuraux de réutilisation.

Capture d’écran d’une vidéo à regarder par les apprenant.es

Comment utiliser le mooc en complément de ses cours ?

L’idéal est bien sûr d’inciter ses apprenant.es à suivre le mooc du début à la fin et d’obtenir une certification. Toutefois, si vos apprenant.es sont comme les miens et peinent généralement à faire le moindre travail à la maison, on peut envisager de butiner, de picorer dans le mooc et de ne faire que quelques activités, en complément de sa progression habituelle, selon ses besoins. Vos apprenant.es doivent s’inscrire et disposer d’un smartphone avec des écouteurs pour les compréhensions orales à faire individuellement. Selon le contexte d’enseignement et leur motivation, ils feront ces activités complémentaires à distance ou en présentiel.

Les activités pour découvrir et réinvestir le lexique (cf ci-dessous),

Exemple d’activité pour travailler le lexique

celles plus méthodologiques (pour apprendre à présenter un CV ou à écrire une lettre de motivation, par exemple) ou celles travaillant la compréhension orale en vue de compléter un courriel viennent assurément diversifier et enrichir le cours en présentiel. A chacun.e de choisir selon sa progression…

Les plus et les moins ?

Le point faible de cette utilisation sporadique du Mooc dans un cours de langues en présentiel est sans doute l’absence de rétroaction immédiate. La réponse est-elle correcte ou pas ? Comment le savoir quand on est face à l’ordinateur ? Il est néanmoins possible de pallier cette limite en corrigeant l’activité ensemble, en projetant la session de l’enseignant.e au tableau.
D’autre part, la mise en place de l’activité pour intégrer à un cours en présentiel des activités du mooc (recherche du site, du mooc, connexion, recherche de l’activité conseillée par l’enseignant.e) revêt une dimension chronophage dans un cours de langue au rythme souvent très rapide et peut être un frein à l’intégration : l’activité ne sera intégrée avec efficacité qu’en cas d' »utilisation prolongée« , l’une des 3 conditions que Nicolas Guichon définit pour réussir l’intégration des TİC : « C’est seulement lorsqu’il y a une mise en culture pédagogique des technologies (par exemple en inscrivant l’utilisation des TİC dans un scénario pédagogique et en l’incluant dans l’évaluation) que l’on passe véritablement à une appropriation et que se construisent à proprement parler des usages. » Il est donc important d’intégrer l’utilisation du mooc régulièrement à son cours pour créer une routine de pratique et de bien choisir les activités en les ayant testées et sélectionnées à l’avance. Pour rappel, les 2 autres conditions sont « la perception d’un gain pédagogique par l’enseignant et par les autres personnes impliquées dans la situation éducative » et « la négociation des changements ». [Guichon N. Vers l’intégration des TİC dans l’enseignement des langues, 2012, Didier, p. 15-17]

Enfin, un point fort du Mooc (notamment pour ceux et celles qui préparent le Diplôme de Français Professionnel de la CCI de Paris-Ile-de-France) repose sur le fait qu’il propose des activités en ligne, à l’image de celles qui sont exigées lors de la passation la certification du DFP : comme dans les conditions réelles de travail dans une entreprise, les apprenant.es sont contraints de communiquer par l’ordinateur et non plus en utilisant une feuille de papier et un stylo, comme c’est encore le cas pour d’autres certifications telles que le Delf ou le Dalf.

Merci à l’Alliance française Paris-Ile-de-France !

#A1 Les moyens de transport en chansons

Voici une petite infographie interactive pour clôturer une séance de découverte des moyens de transport avec des apprenant.es débutant.es. C’est un document destiné à l’enseignant.e : il suffit de cliquer sur une icône et de faire écouter la chanson dans laquelle est mentionné un moyen de transport. Le premier qui entend « taxi » « train » « avion » ou « ambulance » marque un point. Le principe est très simple mais dynamise l’ambiance en fin de cours…

Prérequis : connaître avion, train, bateau, taxi, voiture, moto, vélo bus mais aussi bicyclette, camion funiculaire, Harley Davidson, ambulance…

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https://create.piktochart.com/output/36556431-a1-fle-moyens-de-transport-en-chansons

Fle Apprendre le français avec les séries TV « Samantha Oups! » A1/A2

Dans le cadre d’un atelier, je continue mon exploration des séries TV pour enseigner le français et partage une ressource intéressante pour des niveaux peu avancés (A2, voire A1), ce qui est assez rare en matière de séries. Il s’agit d’une série TV qui est loin d’être récente mais qui n’en reste pas moins tout à fait exploitable et vraiment appréciée par les apprenants.

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Capture d’écran « Samantha à la gym »

Le personnage principale, Samantha, joué par un homme, est une bimbo à la perruque blond platine qui enchaîne remarques déplacées, idioties, malentendus, etc. L’autre acteur, masculin aussi, joue le rôle de la copine, Chantal et, parfois, celui d’un personnage complémentaire.

Cette série présente de nombreuses qualités à exploiter en Fle :

  • tout d’abord, son format, très court de 5 minutes environ, est composé de 5 ou 6 sketches, ainsi l’endurance des apprenants est-elle épargnée ;
  • ensuite, la gestuelle, les mimiques sont tellement excessives qu’elles facilitent la compréhension orale au point qu’une exploitation possible est de visionner sans le son pour faire émettre des hypothèses ;
  • les thèmes traités dans les épisodes sont généralement des lieux de la vie quotidienne : « Samantha à la gym », « Samantha au marché », « Samantha chez le coiffeur », ce qui permet de travailler un lexique différent pour chaque épisode ;
  • Enfin, l’autre avantage de cette série est qu’elle est un document authentique : certes, les apprenants sont un peu déstabilisés au début car la compréhension leur paraît difficile par rapport aux documents souvent créés sur mesure pour ces niveaux-là, mais ils tirent une grande fierté d’être capables de regarder et de comprendre globalement une série TV française avec si peu d’heures de français. Outre la fierté, le plaisir de rire et celui de comprendre l’humour dans une langue nouvelle sont autant de motivations pour apprendre cette langue, sans parler des compétences interculturelles.
  • C’est par ailleurs un excellent moyen pour travailler sur les stratégies d’apprentissage dès les petits niveaux : il faut se concentrer sur ce que l’on comprend et non sur ce que l’on ne comprend pas…

Voici les épisodes sur lesquels nous avons commencé à travailler ainsi que leur transcription lacunaire :

Le plus difficile est d’alterner les exploitations pour éviter la monotonie de la transcription lacunaire, même si c’est la plus efficace. Le scénario que je suis est généralement : écouter une première fois avec ou sans le son puis faire une première reconstitution orale collective ou par groupes. Ensuite, après le deuxième visionnage, nous ajoutons des détails et enrichissons le lexique ; enfin, le 3eme visionnage est accompagné de la transcription à compléter et, parfois, d’une reformulation écrite par petits groupes.

Voici un quiz en ligne proposé après la compréhension de « Samantha au marché » pour fixer le lexique important. Il a été fait avec Socrative et peut être téléchargé avec le lien suivant à partir de votre compte Socrative ou avec ce code SOC-26598504.

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2 questions du quiz

L’avantage de ce genre de quiz en ligne, par rapport à un quiz papier, est qu’il va redynamiser la classe en accentuant le côté ludique car les résultats sont affichés en direct et qu’il permet, par conséquent, de savoir immédiatement si ces quelques mots ont été compris.

La suite au prochain épisode…