#A1 Le lexique de la ville : Paris, clichés et anti-clichés

Il est toujours difficile de travailler en A1 avec des documents authentiques. En voici deux que l’on peut facilement utiliser pour travailler la description de son environnement, tout en faisant un point culture sur Paris.

Vous connaissez peut-être cette première vidéo : en 2016, la Mairie de Paris a fait tourner une vidéo pour promouvoir la ville. Si ce clip plaît énormément aux apprenant.es, il n’en demeure pas moins une jolie concentration de clichés et ne présente que des facettes très particulières de la capitale.

Capture d’écran 2019-02-06 à 10.34.00
Capture d’écran du clip « Paris » (Mairie de Paris)

D’où la réaction très rapide de certains autochtones qui ont publié une réponse sous forme de vidéo : « Paris, on t’aime aussi » dans laquelle est mise en avant la diversité culturelle, ethnique et sociale de Paris.

Capture d’écran 2019-02-06 à 10.39.32
Capture d’écran de la vidéo « Paris, on t’aime aussi »

Il est possible d’utiliser ces deux vidéos à tous les niveaux pour travailler sur les représentations de Paris avec les apprenant.es, notamment avec le niveau A1 … étant donné qu’il n’y a pas de paroles. C’est l’occasion de travailler la description de l’environnement, de la ville pour aller vers la description de sa ville.

Voici le descriptif d’une partie de la séquence que j’ai faite avec mes apprenant.es et qui intègre des outils numériques pour faciliter l’apprentissage du lexique :

  • (En amont, travail sur les prépositions devant villes et pays)
  • Remue-méninge sur Paris avec écriture des mots au tableau
  • Visionnage de la vidéo officielle : quelles impressions ? Qu’est-ce qu’il y a ?
  • Distribution d’une feuille contenant une liste de mots liés à la ville, qui apparaissent (ou pas) selon le déroulé chronologique de la vidéo. Les mots sont expliqués par certain.es apprenant.es ou par l’enseignant.e et un espace sur la feuille permet de dessiner l’élément ou de l’écrire dans sa langue
  • 2eme visionnage : les apprenant.es cochent les éléments vus
  • Proposition d’exercices de systématisation faits avec LearningApps pour renforcer l’appropriation de mots importants (fleuve, pont, musée, marché, place, escaliers, château…) à distance
    • un premier exercice d’association image/mot

      Capture d’écran 2019-02-06 à 10.56.22

    • un second exercice de regroupement pour travailler le genre des noms : féminin ou masculin ?

      Capture d’écran 2019-02-06 à 10.53.56

  • En classe, visionnage de la vidéo « Paris on t’aime aussi » : quelles sont les impressions ? Les différences ? Les apprenant.es réinvestissent le lexique appris et on complète avec de nouveaux éléments.
  • Tâche finale : faire une présentation de sa ville à partir de 5 photos au minimum à l’oral pour les autres apprenant.es du groupe.
    • Production écrite en classe : « Dans ma ville, il y un fleuve. Il s’appelle …. Il y a aussi un musée… »
    • Présentation orale individuelle en s’appuyant sur le diaporama de sa ville
  • Pour aller plus loin ? Faire créer une vidéo à chaque apprenant.e avec Spark Video pour présenter sa ville tout en enregistrant sa voix. A venir…

Les liens utiles :

Activité : Reconnaître les langues #A0 à #C2

Voici une petite activité dont le but est de reconnaître différentes langues entendues (turc, espagnol, allemand, anglais, chinois, arabe, russe, français mais aussi plus rares, créole réunionnais, bassar, n’gambaye). Je l’ai créée sur le site LearningApps dont l’interface est certes austère, mais dont les applications sont précieuses grâce à l’insertion de fichiers audios aussi facile qu’utile en langues.

capture d_écran 2019-01-15 à 09.52.33

Pour les grand.es débutant.es

C’est une activité fort dynamisante pour les grand.es débutant.es : on découvre des langues, parfois sa langue, on fait des hypothèses, on se trompe, on réussit. Ecouter ces langues m’a également permis d’introduire le français en le mettant sur un pied d’égalité avec les autres langues et, grâce au créole de la Réunion qui trouble les apprenant.es puisqu’il contient des mots français mais n’est pas du français, la diversité linguistique en France a pu être abordée dès le premier cours. Enfin, pour les grand.es débutant.es, l’activité permet d’apprendre la structure « je parle XXX » et complète parfaitement le cours fait en amont sur les nationalités.

Une activité brise-glace pour tous les niveaux

Il me semble que cette activité peut être utile à tous les niveaux en début de session et qu’elle sert aussi de brise-glace : il est en effet possible de demander aux apprenant.es qui comprennent les langues entendues de traduire ce qui a été dit, ce qui ne manque pas de valoriser leur répertoire linguistique.

Voici le lien : https://learningapps.org/view6347819

Comment l’utiliser ?

J’ai testé cette activité en classe, collectivement, avec des apprenant.es du niveau A0 : nous avons écouté les pistes et j’ai glissé chaque fichier audio sur la langue proposée. Si la solution est fausse, il suffit de cliquer entre les deux éléments joints pour les séparer à nouveau et tenter une autre association.

L’ambiance s’est réchauffée car chacun.e pouvait proposer son hypothèse et la classe a été dynamisée. Ensuite, mous avons à tour de rôle repris à notre compte « je parle XXX », ce qui m’a permis de savoir qui parlait anglais et surtout qui ne parlait qu’une seule langue.

On peut ensuite envoyer le fichier aux apprenant.es pour que l’activité soit refaite à la maison au rythme de chacun.e.

 

Compréhension écrite sur la langue française : Alain Rey nous éclaire sur la féminisation, l’écriture inclusive et les emprunts (B2)

Voici une compréhension écrite de niveau B2 faite à partir d’un article de 20Minutes.fr dans lequel le linguiste Alain Rey est interviewé sur l’évolution de la langue française, et notamment sur sa position face aux emprunts, à l’écriture et la grammaire inclusives et à la féminisation des noms de métier.

 La féminisation est une nécessité sociale parce que la langue n’est pas faite pour dominer la société, c’est la société qui fait la langue. Il n’y a rien de plus démocratique que la langue. C’est pour ça que je suis hostile aux puristes académiciens qui gueulent comme des putois quand il y a une nouvelle façon de s’exprimer. S’il n’y avait pas de nouvelles façons de s’exprimer, le français serait figé et s’il était figé, il serait en péril, ce qui n’est pas le cas. Alain Rey

Capture d_écran 2018-11-18 à 18.18.14
Extrait CE

Pour aller plus loin…

Je partage un exercice que vous pouvez proposer à vos apprenant.es. L’objectif est de montrer la diversité des origines de certains mots français de manière ludique à travers une dizaine d’exemples (un anorak, un pyjama, l’alcool, un kiosque, un robot, …). Il suffit pour cela de partager le lien par mail ou de le déposer sur une plateforme. Sans avoir besoin d’inscrire ses apprenant.es, l’exercice est autocorrigé et les paires de mots disparaissent au fur et à mesure que la solution sera trouvée.

C’est l’occasion de rappeler l’existence de cette fort intéressante application gratuite qu’est Learning Apps, projet lancé par la Haute Ecole Pédagogique de Berne, et qui vise à proposer une banque de données de modules indépendants à rattacher à sa progression ou à créer ses propres modules.

Capture d_écran 2018-11-18 à 18.06.55
Exercice auto-corrigé fait sur Learning Apps

Une des forces de cette application en cours de langue est, outre sa facilité d’utilisation et de partage, le fait qu’elle propose des exercices d’appariement entre des fichiers audios et des mots, comme dans l’exemple ci-dessous.

Capture d_écran 2018-11-18 à 18.31.39

Ou lien direct : https://learningapps.org/watch?v=p5a47yc4n18