Utiliser les outils numériques pour valoriser le travail des étudiants : retour d’expérience avec le site EMAZE

Unplash

Avec l’arrivée du Covid, les cours à distance ou en hybridation et l’usage de plus en plus présent des outils numériques dans nos classes, qui n’a pas cherché à améliorer sa façon de communiquer, de présenter l’information, d’encourager la participation des étudiants ?

De plus, pour booster l’implication des étudiants, au-delà de l’effet que peut avoir le fait que leur travail soit noté, il est important de mettre en valeur leurs productions. Cette année, je me suis donc lancé un défi : essayer différents outils et voir comment les intégrer de façon cohérente dans mes séquences de cours. Il ne s’agissait pas d’intégrer des gadgets technologiques mais d’évaluer ce que ces outils pouvaient apporter en plus et que nous n’aurions pas pu faire de façon, disons, « traditionnelle ».

Voici brièvement la situation : je voulais travailler la compréhension/expression orales et l’élaboration d’une frise chronologique à partir d’une vidéo (préalablement montée par mes soins) abordant la perte des colonies espagnoles en 1898. Le but était non seulement de repérer les dates, mais aussi de cerner les enjeux et les raisons qui ont conduit à cet échec. Les étudiants devaient alors construire une frise avec pour objectif que quelqu’un qui n’aurait pas vu la vidéo soit en mesure de comprendre ce qui s’était passé. Une grille d’évaluation leur était bien évidemment fournie en amont pour les guider.

Par ailleurs, je voulais que chacun puisse évaluer le travail des autres à la lumière de cette grille et qu’ils soient en mesure de faire un résumé oral des grandes étapes à partir de la frise des autres. Pour qu’ils accèdent tous aux diverses productions, j’avais à ma disposition plusieurs outils de partage: un PDF, un Padlet, un livre numérique… Mais l’implication et le soin de certains étudiants m’ont beaucoup touchée et j’ai décidé d’utiliser le programme Emaze (https://www.emaze.com/fr/), dont l’usage est simple et intuitif. Emaze n’a pas besoin d’être téléchargé, il faut juste créer un compte et même si un certain nombre de fonctionnalités requièrent un abonnement, nous pouvons travailler de façon gratuite sur diverses présentations en 3D et les partager. J’ai ainsi opté pour la création d’un musée et sa visite virtuelle, visuellement ludique, dynamique et attrayante. Les trois objectifs étaient donc atteints : leur travail était mis en valeur, les étudiants pouvaient voir les productions de leurs camarades, et chacun pouvait évaluer le travail des autres.

Si vous voulez voir le résultat, voici le lien : https://www.emaze.com/@AOQWWZCTL/desastre-1898

Mes étudiants ont été très étonnés et touchés de voir leurs travaux aussi joliment présentés et j’ai obtenu l’effet recherché : leur implication. Certains ont tenu à corriger leur frise pour exposer une version plus complète autant sur le visuel que sur le fond, d’autres ont découvert leurs camarades sous un autre angle et  ils sont allés les féliciter, ce qui a fini par créer des liens et la grande majorité a trouvé que les dessins et la présentation de certaines productions les aidaient à mieux mémoriser et expliquer l’époque.

Pour finir, un grand merci à Géraldine pour nos conversations pédagogiques, sa générosité et cette occasion de participer à son blog.

« Le défi de l’enseignement à distance : réflexions et modalités pratiques », nouvel ouvrage collectif sous la direction d’Yves Marhic

Ravie d’avoir pu contribuer à cet ouvrage collectif qui vient de paraître aux éditions L’Harmattan (Nouvelles Pédagogies), je vous invite à consulter « Le défi de l’enseignement à distance : réflexions et modalités pratiques », pour découvrir des pratiques et des retours de pratique d’enseignement hybride ou d’enseignement à distance.

Couverture de l’ouvrage

Dès la préface, Serge Tisseron évoque les 6 changements majeurs dans le fonctionnement des nouvelles générations à propos de la culture numérique : « (1) les enfants y apprennent de plus en plus tôt à jouer avec plusieurs identités, (2) ils s’engagent en parallèle dans la résolution collective des tâches et la valorisation de leurs expériences les plus personnelles, (3) ils créent leurs propres images, (4) ils valorisent les apprentissages intuitifs parallèlement à l’intelligence hypothético-déductive (5), et ils établissent une relation de plus en plus intime avec les machines, (6) ils développent le goût pour le changement de tâches. » (p.15)

L’article que je propose, « Favoriser les interactions dans l’enseignement hybride pour insuffler une dimension humaine : comment tenter de pallier le sentiment de distance lorsque nos étudiant.es sont loin ? » aborde la problématique des interactions en classe virtuelle et en autonomie. Il propose des pistes pour tenter de remédier à ce sentiment de distance, selon différents contextes d’enseignement et selon sa motivation : est-ce une hybridation ponctuelle et de circonstance, une hybridation en vue d’un réinvestissement ou une hybridation institutionnalisée ?

Voici le plan de l’article :

I. « Se créer une présence pédagogique en ligne »

II. Choisir une hybridation adaptée à ses besoins et à ses compétences

III. Repenser la scénarisation pédagogique et définir le scénario de communication

IV. Répartir les activités entre les deux modes

V. Choisir les outils numériques

Pour plus d ‘informations

Bonne lecture !