Apprendre le français avec le #Palmashow : le magasin bio (B2/C1)

Je partage une nouvelle série de cours que je propose à mes étudiants et étudiantes pour apprendre le français différemment, en répondant à leurs pratiques culturelles (regarder des vidéos, des séries TV) et en leur faisant découvrir des vidéos faites par le duo d’humoristes Grégoire Ludig et David Marsais que l’on trouve sur la chaîne Youtube « Le Palmashow ». Ces vidéos ne sont pas nécessairement très récentes mais elles ont bien résisté au temps et permettent de toucher à la difficile problématique de la compréhension de l’humour.

Voici un premier épisode « Le magasin bio » que les apprenants peuvent travailler en autonomie : ils sont invités à regarder une première fois la vidéo de 4minutes pour en faire une compréhension globale.

Ensuite, sur ma feuille de route à distribuer, la compréhension de la vidéo est découpée suivant les différents sketches : une transcription est proposée, suivie d’un QCM aidant l’apprenant à interpréter en autonomie l’extrait de l’épisode. Des points de culture sont ainsi évoqués comme les « bobos », les SUV, le parisianisme, etc. Il est donc possible de donner ce travail à faire à la maison, puis de corriger ensemble en expliquant ces points culturels et en comparant avec la réalité des pays de nos apprenants.

Et voici la version corrigée :

Classe inversée, comodalité, ChatGPT : formations en ligne à suivre à distance

Je partage avec vous trois occasions de vous former à distance dans les semaines à venir ou dès maintenant :

  • Les jeudis de l’innovation #11 – Dynamiser un cours de FLE avec ChatGPT – Mai 2023 est désormais en ligne
    Cliquez ici.
  • le 22 juin, l’Université de La Rochelle organise une journée de la Pédagogie Universitaire sur la Comodalité que l’on peut suivre en présentiel et à distance. Cliquez ci.

  • le 3 juillet à 18h, Marie Soulié échangera avec Philippe Merieu sur « Enseigner en classe inversée » dans le cadre d’un webinaire. Pour vous inscrire, cliquez ici.

#FLE Utiliser « VDM » comme document déclencheur pour travailler les temps, pour faire écrire … et publier

Sur les conseils d’une collègue, Eva Cornejo, que je remercie au passage, j’ai jeté un oeil au site VDM (Vie De Merde), Vos histoires de la vie quotidienne. C’est une plateforme sur laquelle les internautes peuvent poster de très courtes histoires censées être personnelles et témoigner de leur malchance. Ce qui fait sourire ou rire…

Toutes ces anecdotes suivent à peu près le même modèle d’écriture : un titre accrocheur, « aujourd’hui », suivi d’un verbe au passé composé ou au présent. Le récit se termine par une chute qui traduit la malchance, la bêtise, la maladresse et que corroborent les 3 lettres : VDM. Elle produit un effet comique et fait généralement sourire.

Il est aussi possible de sélectionner ses lectures en choisissant parmi les différentes catégories proposées : « aléatoire », épicée », « confessionnal », etc.

Ces anecdotes sont donc de merveilleux documents déclencheurs pour observer le fonctionnement de la langue, notamment les temps : qu’il s’agisse du présent de l’indicatif ou du passé composé. On peut utiliser directement le site en ligne et faire découvrir ces petites histoires aux apprenants.

Néanmoins, selon le public, mieux vaut sélectionner les histoires qui correspondent au point de langue étudié et créer un petit corpus approprié car certaines sont écrites au présent tandis que d’autres contiennent les temps du passé : en ligne, le corpus sera plus fluctuant et varie d’un utilisateur à l’autre. Sur le plan interculturel, certaines peuvent soit mettre mal à l’aise, voire choquer les apprenants, soit ne pas être comprises à cause de l’humour et de certaines références manquantes lorsqu’elles collent trop à l’actualité.

Voici le corpus que j’avais préparé, suivi de l’exploitation faite en cours. L’objectif est, pour un niveau B1 ou B2, de réviser le passé composé, les conjugaisons et de revoir certaines valeurs, avant d’ajouter l’imparfait.

La deuxième phase du travail repose sur le réinvestissement et la production écrite : « écrire à la manière ». Les apprenants ont eu vraiment beaucoup de plaisir à rédiger des anecdotes humoristiques. J’ai néanmoins choisi de ne pas les publier sur le site officiel mais de les partager sur les réseaux sociaux de l’institut où j’enseigne. Voici quelques productions qui, je l’espère, vous donneront l’envie de faire écrire à votre tour.

Enfin, troisième étape, nous avons essayé avec mes étudiants et étudiantes de Master 2 FLE de publier directement sur le site VDM des anecdotes dans une approche interactionnelle, pour suivre les idées de Christian Ollivier. Il aurait été en effet intéressant de publier les productions écrites sur le net et d’observer les interactions avec de vrais internautes. Nous avons voulu tester…

Par groupes de 2, ils ont ouvert un compte, ont rédigé une anecdote et l’ont publiée. Puis, nous avons attendu, attendu… Plusieurs jours, voire plusieurs semaines… Et a priori, aucune n’a été publiée par les administrateurs du site. C’est donc un élément dont il faut tenir compte : anticiper un autre support pour pouvoir publier et partager les travaux des étudiantes et des étudiants.

En conclusion, il s’agit de documents authentiques concis, amusants et qui permettent de toucher du doigt l’humour français. Agréable entrée en matière pour travailler le passé composé, ou encore le présent avec nos apprenants. C’est aussi un excellent moyen de stimuler l’envie d’écrire, avec plaisir et humour, avant de publier.

Apprendre le français avec les séries : « La Flamme » Episode 1 #B2

Voici une unité pédagogique que j’ai testée avec mes apprenants et apprenantes de niveau « vers B2 » dans le cadre d’un cours hebdomadaire de 1h30. Les objectifs sont de faire découvrir des séries françaises en accès libre aux étudiants étrangers, de leur faire travailler la compréhension orale, d’enrichir le lexique en lien avec le parler jeune et surtout de leur faire écrire à la manière de.

« La Flamme », une série proposée sur Canal+ et dont seul le premier épisode est en accès libre, est une parodie de la téléréalité « The bachelor » où un candidat est enfermé dans une villa avec des candidates qui ont pour mission de le séduire. Il en choisit une avec laquelle il est censé se marier.

Premier épisode de « La flamme »

Première séance

Combien d’épisodes par semaine ?

Nous avons commencé avec un tour de table et une discussion autour de la consommation personnelle d’épisodes de séries, de leur origine, du degré d’addiction, etc.
Nous avons ensuite fait une compréhension orale à partir d’un reportage sur Franceinfo « Séries : une addiction à l’échelle mondiale »
Pour finir ce premier cours, nous avons lancé un sondage à faire auprès d’au moins 3 personnes : aimez-vous les séries ? Lesquelles ? Combien d’épisodes regardez-vous par semaine ? Quelle origine ? En quelle langue ? En VO ou en VF sous-titré ?

Deuxième séance

« La flamme » : début de l’épisode 1 (0 à 4′)

Après un retour sur les résultats des enquêtes et la mise en commun des résultats, nous avons commencé à regarder le premier épisode de « La flamme », le seul qui soit en accès libre.

  • Hypothèses à partir du générique avec le son
  • Visionnage des 4 premières minutes sans le son : résumé de la saison précédente où le candidat fait une demande en mariage à la gagnante. Elle refuse toutes ses propositions de boisson pour trinquer et il finit par regretter son choix…S’ensuit la présentation de Marc, le nouveau candidat qui est filmé en train de travailler et à qui l’animateur demande quel est son idéal féminin.)
  • Hypothèses d’interprétation. Que se passe-t-il ? Pourquoi y a-t-il un problème entre les 2 personnes ?
  • Visionnage des 4 premières minutes avec le son et remplissage du questionnaire qui porte essentiellement sur les clichés de la scène de demande en mariage.
  • Visionnage morceaux par morceaux

Tout un travail sur les niveaux de langue peut être mené avec les apprenants. Par exemple, Laetitia Casta dit « Ca me fait péter ». On peut rappeler les autres niveaux de langue pour cette expression …

Troisième séance

« La flamme » Episode 1 (4′ à 30′)

C’est une séance qui prend largement 1h30, même 2h car la compréhension est difficile (beaucoup de musiques qui parasitent les paroles des personnages pour des apprenants étrangers). Pendant presque 30 minutes, le candidat reçoit une à une les 13 candidates qui sont toutes stéréotypées. Alternent des scènes au cours desquelles le candidat discute avec 2 ou 3 candidates, d’autres où 2 candidates parlent entre elles, jusqu’à ce que les 2 premières candidates soient éliminées. Les apprenants doivent compléter la fiche avec les informations qu’ils voient et entendent, et avec l’aide de l’enseignant…

Séance 4

Ecrire à la manière de « La Flamme »

Enfin, une dernière séance est proposée pour lancer un travail d’écriture au choix parmi 3 propositions en reprenant le principe d’écrire à la manière de et de réinvestir tout le lexique qui a été appris. Un modèle d’écriture théâtrale est donné en fin de page pour apprendre à insérer des didascalies.
Ce travail se fait par groupes de 2 ou 3 et sera terminé en dehors de l’espace classe. Lors d’une dernière séance, l’idée est de faire jouer aux apprenants les dialogues qu’ils ont écrits.

Utiliser les outils numériques pour valoriser le travail des étudiants : retour d’expérience avec le site EMAZE

Unplash

Avec l’arrivée du Covid, les cours à distance ou en hybridation et l’usage de plus en plus présent des outils numériques dans nos classes, qui n’a pas cherché à améliorer sa façon de communiquer, de présenter l’information, d’encourager la participation des étudiants ?

De plus, pour booster l’implication des étudiants, au-delà de l’effet que peut avoir le fait que leur travail soit noté, il est important de mettre en valeur leurs productions. Cette année, je me suis donc lancé un défi : essayer différents outils et voir comment les intégrer de façon cohérente dans mes séquences de cours. Il ne s’agissait pas d’intégrer des gadgets technologiques mais d’évaluer ce que ces outils pouvaient apporter en plus et que nous n’aurions pas pu faire de façon, disons, « traditionnelle ».

Voici brièvement la situation : je voulais travailler la compréhension/expression orales et l’élaboration d’une frise chronologique à partir d’une vidéo (préalablement montée par mes soins) abordant la perte des colonies espagnoles en 1898. Le but était non seulement de repérer les dates, mais aussi de cerner les enjeux et les raisons qui ont conduit à cet échec. Les étudiants devaient alors construire une frise avec pour objectif que quelqu’un qui n’aurait pas vu la vidéo soit en mesure de comprendre ce qui s’était passé. Une grille d’évaluation leur était bien évidemment fournie en amont pour les guider.

Par ailleurs, je voulais que chacun puisse évaluer le travail des autres à la lumière de cette grille et qu’ils soient en mesure de faire un résumé oral des grandes étapes à partir de la frise des autres. Pour qu’ils accèdent tous aux diverses productions, j’avais à ma disposition plusieurs outils de partage: un PDF, un Padlet, un livre numérique… Mais l’implication et le soin de certains étudiants m’ont beaucoup touchée et j’ai décidé d’utiliser le programme Emaze (https://www.emaze.com/fr/), dont l’usage est simple et intuitif. Emaze n’a pas besoin d’être téléchargé, il faut juste créer un compte et même si un certain nombre de fonctionnalités requièrent un abonnement, nous pouvons travailler de façon gratuite sur diverses présentations en 3D et les partager. J’ai ainsi opté pour la création d’un musée et sa visite virtuelle, visuellement ludique, dynamique et attrayante. Les trois objectifs étaient donc atteints : leur travail était mis en valeur, les étudiants pouvaient voir les productions de leurs camarades, et chacun pouvait évaluer le travail des autres.

Si vous voulez voir le résultat, voici le lien : https://www.emaze.com/@AOQWWZCTL/desastre-1898

Mes étudiants ont été très étonnés et touchés de voir leurs travaux aussi joliment présentés et j’ai obtenu l’effet recherché : leur implication. Certains ont tenu à corriger leur frise pour exposer une version plus complète autant sur le visuel que sur le fond, d’autres ont découvert leurs camarades sous un autre angle et  ils sont allés les féliciter, ce qui a fini par créer des liens et la grande majorité a trouvé que les dessins et la présentation de certaines productions les aidaient à mieux mémoriser et expliquer l’époque.

Pour finir, un grand merci à Géraldine pour nos conversations pédagogiques, sa générosité et cette occasion de participer à son blog.

Elections présidentielles : quelques ressources pour le FLE

Les élections présidentielles approchent : voici quelques ressources pour faire découvrir les candidat.es et leurs propositions à vos apprenant.es (à partir du niveau B1).

Un site pour se positionner face aux 12 candidats et candidates

La boussole présidentielle est un site créé par SciencesPo : après avoir répondu à quelques questions (sexe, année de naissance, études), il faut se positionner par rapport à 26 affirmations telles que « Il faut taxer plus fortement les droits de succession » en choisissant parmi 5 réponses :

Viennent ensuite 3 questions portant sur les 12 candidats. A la fin de ce questionnaire, le site vous situe selon votre proximité avec les différents candidats et candidates. Vous pouvez choisir une position qui sera la synthèse de vos réponses.

Vous pouvez aussi choisir de vous situer thème par thème, comme dans l’exemple ci-dessous.

J’ai fait cet exercice avec mes apprenant.es qui avaient chacun.e leur smartphone tandis que je projetais sur grand écran les questions. Nous avons travaillé au même rythme afin que je puisse expliquer le lexique en temps réel et certains concepts parfois complexes.

Même si l’activité est un peu longue (35 minutes avec les explications) et exigeante, le bilan a été très positif car il permet d’enrichir de lexique, de mieux comprendre les enjeux de cette élection et les préoccupations des Français et des Françaises, mais surtout d’ouvrir sur des comparaisons interculturelles.

Le résultat reste individuel puisqu’il apparaît sur le smartphone de chaque personne.

L’application ELIZE

Il s’agit d’une application à télécharger sur son smartphone, ce qui est donc plus contraignant que le site créé par SciencesPo et moins sûr au niveau de la protection des données. Au fur et à mesure que l’on répond aux questions, le profil du candidat dont on se rapproche le plus se dessine.

Des vidéos pour comparer les propositions des candidats et candidates

Parmi les nombreuses vidéos sur ce thème, se détachent celles de Konbini en accès libre sur Youtube. Chacune dure environ 8 minutes, avec un rythme dynamique et aborde un thème précis, qui touche particulièrement les jeunes (légalisation du cannabis, précarité des jeunes, éducation, etc.) Chaque candidat ou candidate répond de manière concise à une question (avez-vous déjà fumé des cannabis ? Êtes-vous pour la légalisation du cannabis ?) en argumentant (ou pas).

Il est possible d’exploiter ces vidéos en distribuant un candidat ou une candidate à un binôme d’apprenant.es qui sera chargé de noter la position et les arguments proposés par la personne qu’ils représentent.

Voici par ailleurs une compréhension orale (B2) dont les objectifs sont de travailler l’argumentation et de découvrir les idées des candidat.es.

La capsule décomplexée

Le mercredi 19 janvier 2022 a lieu comme chaque année la journée de formation autour des pratiques numériques pour l’éducation, EIDOS64, centrée sur le thème du numérique responsable. Vu les conditions sanitaires actuelles, le forum se tiendra en distanciel : vous pouvez donc vous y inscrire quel que soit le pays où vous enseignez. De plus, l’inscription est gratuite.

Le matin sont proposées deux conférences de spécialistes, et l’après-midi, vous pouvez choisir de participer à 3 ateliers parmi les nombreux ateliers très pratiques animés par des enseignants et enseignantes de terrain.

Cette année, je vous invite à me rejoindre dans l’atelier C03 « La capsule décomplexée » de 16h40 à 17h40 (heure française)

En quoi les capsules peuvent-elles apporter un petit coup de pouce, voire une dimension plus « humaine » à certains travaux faits en autonomie à distance ? Quelle que soit la discipline enseignée, cet atelier vous invite à créer des capsules, ces petites vidéos pédagogiques, de manière décomplexée, c’est-à-dire sans avoir besoin de faire un montage compliqué, sans se laisser happer par la dimension chronophage que peuvent exiger certaines capsules, l’objectif étant d’accompagner les étudiant.es à distance en s’appuyant sur la multimodalité de la vidéo, notamment l’ajout de la voix, donc d’explications supplémentaires.
Outre l’apport technologique, cet atelier proposera des exemples et des pistes pour élaborer rapidement ces capsules « express » : expliquer une méthodologie, commenter une copie, expliquer un court document, prononcer et aider à mieux prononcer, etc.

Au plaisir de vous retrouver !

Pour consulter le programme et vous inscrire : cliquez ici !

#EidosCafé : créer simplement des capsules pour/avec vos élèves

Mercredi 1er décembre 2021, retrouvons-nous à Salies-de-Béarn de 13h30 à 15h30 au collège Félix Pécaut pour un retour d’expérience sur l’utilisation de capsules « décomplexées » !

« Le défi de l’enseignement à distance : réflexions et modalités pratiques », nouvel ouvrage collectif sous la direction d’Yves Marhic

Ravie d’avoir pu contribuer à cet ouvrage collectif qui vient de paraître aux éditions L’Harmattan (Nouvelles Pédagogies), je vous invite à consulter « Le défi de l’enseignement à distance : réflexions et modalités pratiques », pour découvrir des pratiques et des retours de pratique d’enseignement hybride ou d’enseignement à distance.

Couverture de l’ouvrage

Dès la préface, Serge Tisseron évoque les 6 changements majeurs dans le fonctionnement des nouvelles générations à propos de la culture numérique : « (1) les enfants y apprennent de plus en plus tôt à jouer avec plusieurs identités, (2) ils s’engagent en parallèle dans la résolution collective des tâches et la valorisation de leurs expériences les plus personnelles, (3) ils créent leurs propres images, (4) ils valorisent les apprentissages intuitifs parallèlement à l’intelligence hypothético-déductive (5), et ils établissent une relation de plus en plus intime avec les machines, (6) ils développent le goût pour le changement de tâches. » (p.15)

L’article que je propose, « Favoriser les interactions dans l’enseignement hybride pour insuffler une dimension humaine : comment tenter de pallier le sentiment de distance lorsque nos étudiant.es sont loin ? » aborde la problématique des interactions en classe virtuelle et en autonomie. Il propose des pistes pour tenter de remédier à ce sentiment de distance, selon différents contextes d’enseignement et selon sa motivation : est-ce une hybridation ponctuelle et de circonstance, une hybridation en vue d’un réinvestissement ou une hybridation institutionnalisée ?

Voici le plan de l’article :

I. « Se créer une présence pédagogique en ligne »

II. Choisir une hybridation adaptée à ses besoins et à ses compétences

III. Repenser la scénarisation pédagogique et définir le scénario de communication

IV. Répartir les activités entre les deux modes

V. Choisir les outils numériques

Pour plus d ‘informations

Bonne lecture !

CLIC2021 Atelier « Comment dynamiser les interactions orales en classe de langues en repensant son scénario pédagogique (cours à distance/hybrides) ?

Atelier Vendredi 2 juillet 2021 de 15h à 15H50 Congrès des classes inversées et des pédagogies actives, en ligne


Les classes virtuelles, l’enseignement à distance ont souvent une image négative, de froideur, de distance et d’anonymat. A ce que l’on appelle désormais, la « Zoom fatigue » (1) , s’ajoute souvent le sentiment d’être désorienté par rapport à ses pratiques habituelles de cours en présentiel car les interactions se font rares alors qu’elles sont une condition essentielle pour apprendre une langue.

Pour éviter de faire cours face à un écran sans visages, on peut exiger que les caméras soient allumées. On peut s’appuyer sur de précieuses solutions conjoncturelles : proposer des quiz en ligne pour vérifier leur compréhension ou faire émerger des représentations, jouer avec les potentialités de la classe virtuelle en s’appuyant sur les objets présents chez nous. Néanmoins, est-ce vraiment suffisant pour parler d’interactions ? Comment éviter cette impression d’éloignement, voire de dépossession de ses cours ? Comment commencer à hybrider ses cours pour éviter l’écueil d’un cours unidirectionnel qui pourrait tout aussi bien être proposé sous forme de captation vidéo ? Elke Nissen, dans son ouvrage Formation hybride en langues, le confirme : « C’est avant tout la composante distancielle de la formation qui pose problème aux enseignants (et apprenants) dans la plupart des observations faites, car elle fait appel à des fonctions auxquelles les enseignants sont peu habitués, ainsi qu’à des compétences techniques et de gestion de l’interaction en ligne par exemple […]. » (2)

            Aux solutions conjoncturelles, il est donc nécessaire d’ajouter des solutions plus structurelles qui nous invitent à repenser le scénario pédagogique de nos cours en intégrant aux activités faites sous notre égide, des activités faites en autonomie, pour reprendre la définition de l’enseignement hybride donnée par Jean-François Cerisier, lors du CLIC2020. Dès lors, émerge un certain nombre de questions face à ces deux modes, le présentiel et le distanciel : quelles activités privilégier en autonomie ? Lesquelles conserver en présentiel ou en classe virtuelle ? Vaut-il mieux faire la compréhension orale en autonomie ? Et la production écrite aussi ? Quid de la grammaire ? Peut-on la faire travailler en autonomie ? Autre difficulté majeure : comment articuler les activités des deux modes de manière à redonner la parole aux étudiant.es pendant ce temps devenu précieux de la rencontre en présentiel ?

Au cours de cet atelier, je tenterai, à partir des différentes expériences de cours hybrides, à distance (de circonstance mais aussi institutionnalisés), en comodal, proposées par les participantes et les participantes, ainsi que des miennes dans le domaine du Français Langue Etrangère, d’esquisser des pistes pour scénariser un cours de langues facilitant les interactions. Ces pistes sont à adapter selon son contexte d’enseignement, son public et son envie plus ou moins forte d’engagement dans l’intégration des outils numériques, afin de «donner du sens à la présence» (3) selon l’expression chère à Marcel Lebrun.

Cet atelier s’adresse à des personnes enseignant à tous les niveaux, plutôt en langues. Pas de prérequis.

Au plaisir de vous retrouver au CLIC 2021 le vendredi 2 juillet de 15h à 15h50 !


(1) https://www.francetvinfo.fr/internet/pourquoi-la-visioconference-met-elle-notre-cerveau-k-o-et-comment-riposter_4283359.html
(2) Nissen, Elke Formation hybride en langues : articuler présentiel et distanciel, Didier, 2019. p.230
(3) Lebrun et Lecoq, Classes inversées, 2015, p.10