Mercredi 1er décembre 2021, retrouvons-nous à Salies-de-Béarn de 13h30 à 15h30 au collège Félix Pécaut pour un retour d’expérience sur l’utilisation de capsules « décomplexées » !

Français et numérique, saison 2
Un blog pour partager mes expériences d'enseignement du français (FLE, Français des affaires, littérature) avec des outils numériques
Atelier Vendredi 2 juillet 2021 de 15h à 15H50 Congrès des classes inversées et des pédagogies actives, en ligne
Les classes virtuelles, l’enseignement à distance ont souvent une image négative, de froideur, de distance et d’anonymat. A ce que l’on appelle désormais, la « Zoom fatigue » (1) , s’ajoute souvent le sentiment d’être désorienté par rapport à ses pratiques habituelles de cours en présentiel car les interactions se font rares alors qu’elles sont une condition essentielle pour apprendre une langue.
Pour éviter de faire cours face à un écran sans visages, on peut exiger que les caméras soient allumées. On peut s’appuyer sur de précieuses solutions conjoncturelles : proposer des quiz en ligne pour vérifier leur compréhension ou faire émerger des représentations, jouer avec les potentialités de la classe virtuelle en s’appuyant sur les objets présents chez nous. Néanmoins, est-ce vraiment suffisant pour parler d’interactions ? Comment éviter cette impression d’éloignement, voire de dépossession de ses cours ? Comment commencer à hybrider ses cours pour éviter l’écueil d’un cours unidirectionnel qui pourrait tout aussi bien être proposé sous forme de captation vidéo ? Elke Nissen, dans son ouvrage Formation hybride en langues, le confirme : « C’est avant tout la composante distancielle de la formation qui pose problème aux enseignants (et apprenants) dans la plupart des observations faites, car elle fait appel à des fonctions auxquelles les enseignants sont peu habitués, ainsi qu’à des compétences techniques et de gestion de l’interaction en ligne par exemple […]. » (2)
Aux solutions conjoncturelles, il est donc nécessaire d’ajouter des solutions plus structurelles qui nous invitent à repenser le scénario pédagogique de nos cours en intégrant aux activités faites sous notre égide, des activités faites en autonomie, pour reprendre la définition de l’enseignement hybride donnée par Jean-François Cerisier, lors du CLIC2020. Dès lors, émerge un certain nombre de questions face à ces deux modes, le présentiel et le distanciel : quelles activités privilégier en autonomie ? Lesquelles conserver en présentiel ou en classe virtuelle ? Vaut-il mieux faire la compréhension orale en autonomie ? Et la production écrite aussi ? Quid de la grammaire ? Peut-on la faire travailler en autonomie ? Autre difficulté majeure : comment articuler les activités des deux modes de manière à redonner la parole aux étudiant.es pendant ce temps devenu précieux de la rencontre en présentiel ?
Au cours de cet atelier, je tenterai, à partir des différentes expériences de cours hybrides, à distance (de circonstance mais aussi institutionnalisés), en comodal, proposées par les participantes et les participantes, ainsi que des miennes dans le domaine du Français Langue Etrangère, d’esquisser des pistes pour scénariser un cours de langues facilitant les interactions. Ces pistes sont à adapter selon son contexte d’enseignement, son public et son envie plus ou moins forte d’engagement dans l’intégration des outils numériques, afin de «donner du sens à la présence» (3) selon l’expression chère à Marcel Lebrun.
Cet atelier s’adresse à des personnes enseignant à tous les niveaux, plutôt en langues. Pas de prérequis.
Au plaisir de vous retrouver au CLIC 2021 le vendredi 2 juillet de 15h à 15h50 !
(1) https://www.francetvinfo.fr/internet/pourquoi-la-visioconference-met-elle-notre-cerveau-k-o-et-comment-riposter_4283359.html
(2) Nissen, Elke Formation hybride en langues : articuler présentiel et distanciel, Didier, 2019. p.230
(3) Lebrun et Lecoq, Classes inversées, 2015, p.10
Vous enseignez à des élèves allophones en UPE2A ou en classe ordinaire ? à des apprenant.es FLE ? Alors ne manquez pas de papillonner sur le site Le Trèfle fait des capsules, un site créé par les étudiant.es de Master 2 FLE de l’UPPA dans le cadre de notre UE de TİCE. Vous y trouverez des « packs » qui proposent une capsule et une feuille de route ou une fiche bilan.
Butinez, soyez curieux et curieuses !
Retour d’expérience
J’ai testé de nombreuses capsules avec mes apprenant.es (A1 ou B2) qui devaient regarder la vidéo à la maison. La dernière utilisée, celle sur les verbes de consignes, a très bien fonctionné bien que seuls 2 étudiants sur 11 aient fait le travail à la maison.
Qu’importe… Ils sont passés au tableau pour se transformer en professeurs : ils y ont expliqué le cours et ont répondu aux questions, ils ont donné des exemples à tour de rôle pour mieux se faire comprendre si bien que la dynamique du cours engendrée par la classe inversée a libéré la parole des apprenant.es et m’a clairement obligée à me taire. Sans parler de la fierté d’être capables d’expliquer en français aux autres la différence entre « surligner » « cocher » ou « compléter »…
A chacun.e d’inventer l’utilisation du pack qui correspond à son contexte. Un grand bravo aux étudiant.es du M2FLE !
Voici la suite du premier travail sur les collocations contenant « En » devant certains verbes, en classe inversée :
Les En devant certains verbes (2) from Geraldine L on Vimeo.
Les collocations « ces unités préfabriquées à mi-chemin entre locutions et combinaisons libres » (A. Tutin) occupent une place essentielle dans l’apprentissage du lexique.
Voici une proposition pour travailler ces collocations sous forme de classe inversée. J’ai choisi de me pencher sur les verbes précédés du pronom EN qui ne renvoie généralement à aucun antécédent comme « en finir, en avoir gros sur le coeur, en avoir assez, en pincer pour, ne pas en revenir, etc. »
Pour ce faire, j’ai établi une liste de verbes, mais trop longue pour ne faire qu’une capsule : il y en aura donc 2 ou 3. J’ai opté pour une démarche inductive en partant d’un dialogue contenant plusieurs verbes précédés de EN. Puis vient l’explication de chaque collocation avec des précisions sur le niveau de langue, sur les variantes et sur la signification.
Les EN devant certains verbes from Geraldine L on Vimeo.
La capsule est envoyée aux apprenant.e.s afin qu’elle soit regardée à distance et une feuille de route accompagne et guide la prise de notes pour rendre les apprenant.e.s actifs lors du visionnage de la vidéo. La feuille de route propose quelques exercices faciles pour tester le premier niveau de compréhension de ces collocations.
Voici la feuille de route.
En cours, nous avons corrigé les exercices et nous sommes passés directement au réinvestissement des collocations. Par groupes, les apprenant.e.s ont écrit de courts dialogues avec « en finir avec, en avoir assez, en vouloir à , s’en vouloir, etc. » et les ont joué devant les autres.
La classe inversée nous a vraiment permis de gagner du temps et, surtout, de mettre l’accent sur le réinvestissement du lexique, ce qui favorise son ancrage sur le long terme.
A suivre !
Dans le cadre de la préparation au Diplôme de Français Professionnel organisé par la CCI Paris-Ile-de-France, j’ai testé l’inversion pour l’épreuve orale qui consiste à faire vendre un produit au candidat ou à la candidate dans une situation donnée.
La capsule reprend les grandes étapes de la vente (prise de contact, analyse des besoins du client ou de la cliente, présentation du produit avec argumentaire, réponses aux objections, vente additionnelle, encaissement) et propose quelques phrases-clés à retenir pour chacune des étapes.
Voici la capsule :
Français des Affaires Scenariser une vente B1 from Geraldine L on Vimeo.
Voici quelques pistes pour scénariser le cours « Préparer un argumentaire de vente » :
L’avantage de la classe inversée dans ce cadre du Français des affaires a permis à chacun de prendre le temps de regarder la capsule à son rythme, de chercher le lexique, de choisir la phrase-clé qu’il ou qu’elle préfère et surtout d’avoir un peu plus de temps pour mémoriser ces différentes étapes. D’autre part, nous avons gagné du temps en passant plus rapidement à la pratique. Enfin, la parole a été redonnée aux apprenants et apprenant.e.s qui ont posé des questions, ont répondu aux questions des autres au lieu d’écouter en prenant des notes passivement le cours sur la scénarisation de la vente.
Il est aussi possible d’utiliser la capsule après le cours, comme outil de révision avant l’examen.
Voici un exemple de classe inversée utilisé pour étudier la pièce « Art » de Yasmina Reza avec des étudiants étrangers. Contrairement aux autres exemples proposés sur ce blog qui présentaient des auteurs classiques du Moyen Age au XXeme siècle, j’ai fait une capsule de découverte d’une autrice contemporaine.
Dans cette capsule, j’ai essayé de rendre plus interactifs les apprenants : dans les capsules précédentes, même s’ils étaient actifs lors du visionnage en prenant des notes, restait un sentiment de frustration dans le sens où ils étaient encore trop dépendants d’un transfert d’informations. Ils regardaient la capsule, faisaient un excellent exercice de compréhension orale et de prise de notes, certes. Toutefois, ils n’intervenaient pas assez activement à mon goût dans la recherche d’informations.
Aussi ai-je proposé dans cette capsule
S’appuyer sur des extraits d’articles de presse est bien sûr plus facile pour des auteurs/autrices du XXe ou du XXIe que pour les autres. Mais l’on peut aussi s’appuyer sur des articles critiques portant sur Stendhal ou Voltaire pour concevoir une capsule plus dynamique, plutôt que de transférer toutes les informations.
Le bilan de cette activité est positif dans le sens où