La capsule décomplexée

Le mercredi 19 janvier 2022 a lieu comme chaque année la journée de formation autour des pratiques numériques pour l’éducation, EIDOS64, centrée sur le thème du numérique responsable. Vu les conditions sanitaires actuelles, le forum se tiendra en distanciel : vous pouvez donc vous y inscrire quel que soit le pays où vous enseignez. De plus, l’inscription est gratuite.

Le matin sont proposées deux conférences de spécialistes, et l’après-midi, vous pouvez choisir de participer à 3 ateliers parmi les nombreux ateliers très pratiques animés par des enseignants et enseignantes de terrain.

Cette année, je vous invite à me rejoindre dans l’atelier C03 « La capsule décomplexée » de 16h40 à 17h40 (heure française)

En quoi les capsules peuvent-elles apporter un petit coup de pouce, voire une dimension plus « humaine » à certains travaux faits en autonomie à distance ? Quelle que soit la discipline enseignée, cet atelier vous invite à créer des capsules, ces petites vidéos pédagogiques, de manière décomplexée, c’est-à-dire sans avoir besoin de faire un montage compliqué, sans se laisser happer par la dimension chronophage que peuvent exiger certaines capsules, l’objectif étant d’accompagner les étudiant.es à distance en s’appuyant sur la multimodalité de la vidéo, notamment l’ajout de la voix, donc d’explications supplémentaires.
Outre l’apport technologique, cet atelier proposera des exemples et des pistes pour élaborer rapidement ces capsules « express » : expliquer une méthodologie, commenter une copie, expliquer un court document, prononcer et aider à mieux prononcer, etc.

Au plaisir de vous retrouver !

Pour consulter le programme et vous inscrire : cliquez ici !

CLIC2021 Atelier « Comment dynamiser les interactions orales en classe de langues en repensant son scénario pédagogique (cours à distance/hybrides) ?

Atelier Vendredi 2 juillet 2021 de 15h à 15H50 Congrès des classes inversées et des pédagogies actives, en ligne


Les classes virtuelles, l’enseignement à distance ont souvent une image négative, de froideur, de distance et d’anonymat. A ce que l’on appelle désormais, la « Zoom fatigue » (1) , s’ajoute souvent le sentiment d’être désorienté par rapport à ses pratiques habituelles de cours en présentiel car les interactions se font rares alors qu’elles sont une condition essentielle pour apprendre une langue.

Pour éviter de faire cours face à un écran sans visages, on peut exiger que les caméras soient allumées. On peut s’appuyer sur de précieuses solutions conjoncturelles : proposer des quiz en ligne pour vérifier leur compréhension ou faire émerger des représentations, jouer avec les potentialités de la classe virtuelle en s’appuyant sur les objets présents chez nous. Néanmoins, est-ce vraiment suffisant pour parler d’interactions ? Comment éviter cette impression d’éloignement, voire de dépossession de ses cours ? Comment commencer à hybrider ses cours pour éviter l’écueil d’un cours unidirectionnel qui pourrait tout aussi bien être proposé sous forme de captation vidéo ? Elke Nissen, dans son ouvrage Formation hybride en langues, le confirme : « C’est avant tout la composante distancielle de la formation qui pose problème aux enseignants (et apprenants) dans la plupart des observations faites, car elle fait appel à des fonctions auxquelles les enseignants sont peu habitués, ainsi qu’à des compétences techniques et de gestion de l’interaction en ligne par exemple […]. » (2)

            Aux solutions conjoncturelles, il est donc nécessaire d’ajouter des solutions plus structurelles qui nous invitent à repenser le scénario pédagogique de nos cours en intégrant aux activités faites sous notre égide, des activités faites en autonomie, pour reprendre la définition de l’enseignement hybride donnée par Jean-François Cerisier, lors du CLIC2020. Dès lors, émerge un certain nombre de questions face à ces deux modes, le présentiel et le distanciel : quelles activités privilégier en autonomie ? Lesquelles conserver en présentiel ou en classe virtuelle ? Vaut-il mieux faire la compréhension orale en autonomie ? Et la production écrite aussi ? Quid de la grammaire ? Peut-on la faire travailler en autonomie ? Autre difficulté majeure : comment articuler les activités des deux modes de manière à redonner la parole aux étudiant.es pendant ce temps devenu précieux de la rencontre en présentiel ?

Au cours de cet atelier, je tenterai, à partir des différentes expériences de cours hybrides, à distance (de circonstance mais aussi institutionnalisés), en comodal, proposées par les participantes et les participantes, ainsi que des miennes dans le domaine du Français Langue Etrangère, d’esquisser des pistes pour scénariser un cours de langues facilitant les interactions. Ces pistes sont à adapter selon son contexte d’enseignement, son public et son envie plus ou moins forte d’engagement dans l’intégration des outils numériques, afin de «donner du sens à la présence» (3) selon l’expression chère à Marcel Lebrun.

Cet atelier s’adresse à des personnes enseignant à tous les niveaux, plutôt en langues. Pas de prérequis.

Au plaisir de vous retrouver au CLIC 2021 le vendredi 2 juillet de 15h à 15h50 !


(1) https://www.francetvinfo.fr/internet/pourquoi-la-visioconference-met-elle-notre-cerveau-k-o-et-comment-riposter_4283359.html
(2) Nissen, Elke Formation hybride en langues : articuler présentiel et distanciel, Didier, 2019. p.230
(3) Lebrun et Lecoq, Classes inversées, 2015, p.10

Quelques pistes pour exploiter un enregistreur d’écran en cours de langues

Dans cette situation de crise qui nous contraint à faire des cours à distance, l’impression d’anonymat domine souvent, laissant émerger un sentiment de frustration face à la dimension impersonnelle de ce nouveau type de relation.  Comment insuffler une petite touche personnelle aux documents et fichiers que nous envoyons à nos apprenant.es ? Comment redonner un peu de personnalisation à nos cours ? Certes, les visioconférences, les échanges sur le réseau social choisi par le groupe permettent d’échanger, de retrouver un peu l’humour, les blagues, les manies de chacun et de chacune auxquels nous étions habitués en présentiel. Toutefois cette coloration personnelle s’estompe sous l’anonymat des fichiers, des documents scannés, des exercices corrigés en pdf,  etc.
Comment personnaliser nos cours, et plus particulièrement pour les cours de langues, comment conserver la continuité vocale, voire visuelle avec nos apprenant.es ?
L’enregistreur d’écran, s’il n’est pas un miracle, peut compléter nos stratégies et redonner un saupoudrage de dimension personnelle aux activités proposées. Dans le modèle SAMR de Puentedura, il ne s’agit pas vraiment de « transformation » de la tâche : on reste dans l’ « augmentation », dans l’amélioration fonctionnelle, qui n’en reste pas moins intéressante dans le sens où elle teinte d’une couleur plus personnelle les documents que l’on envoie. A condition que l’on crée soi-même ses vidéos pour ses apprenant.es … D’où une envie de partager avec vous des outils faciles d’utilisation qui vous permettront de créer sur mesure des vidéos adaptées aux besoins de vos groupes.

Quel enregistreur d’écran choisir ?

Un enregistreur d’écran permet d’ajouter de la voix, de commenter, d’expliquer un document, un diaporama, une iconographie, une production écrite, etc. que vous avez sur votre ordinateur : il est ainsi possible de créer facilement des vidéos personnalisées et de les partager avec nos apprenant.es sous forme de lien pour stimuler le travail à distance en autonomie. Il existe de nombreux enregistreurs d’écran gratuits. Un des plus faciles à utiliser me semble être ScreencasOmatic, dont les fonctionnalités proposées dans la version gratuites sont largement suffisantes.
Voici un tutoriel pour se lancer dans la création de vidéos avec cet outil : j’y explique aussi comment corriger l’enregistrement audio.

Tutoriel pour créer des vidéos avec ScreencastOmatic

Il existe bien d’autres outils pour faire des vidéos : en voici un autre, très intéressant, dans le sens où il permet de créer des vidéos rapides qui n’exigent pas un montage complexe, idéal pour des capsules « flash ». Il s’agit de LOOM, que l’on ne peut utiliser qu’avec le navigateur Google Chrome et qui se présente comme une extension que vous aurez en permanence sur votre navigateur. Voici un petit tutoriel pour l’installer.

Tutoriel pour installer l’extension Loom sur le navigateur Google Chrome

Un tout nouvel enregistreur d’écran Panopto permet d’enregistrer son écran de manière encore plus simple, sans avoir à télécharger de logiciel, ni même à créer de compte. Toutefois, les fonctionnalités sont très limitées et l’on ne peut enregistrer l’écran que d’un seul tenant, sans avoir la possibilité de faire une pause, ni de corriger par conséquent un morceau de l’enregistrement.

En quoi un enregistreur d’écran peut-il enrichir les cours de langues à distance ?

Varier les consignes écrites : donner des consignes sous forme de vidéos

Il est tout d’abord possible de donner des consignes, d’annoncer le programme des cours ou d’un cours, non pas sous forme de mails comme on le fait souvent mais sous forme de vidéos, l’idée étant de ne pas passer trop de temps à préparer sa vidéo. Pour les apprenant.es, c’est une compréhension orale supplémentaire qu’il est possible d’écouter plusieurs fois si la consigne n’est pas comprise. De plus, le fait de voir et d’entendre son enseignant.e octroie une touche bien plus humaine et personnalisée au message transmis qu’un mail.
Voici un exemple destiné à mon groupe de « Débutants » : la vidéo est faite avec ScreencastOmatic et a été créée très rapidement puisqu’il y a un plan statique, sans changement de fond d’écran.

Accompagner la prononciation à distance
L’enregistreur d’écran permet aussi de proposer une aide pour prononcer correctement des mots, des phrases. Il suffit de partir d’un document écrit, d’une infographie ou d’une iconographie présentant une thématique, par exemple « les fruits » (A1) proposé ci-dessous, puis d’y ajouter non seulement sa voix, mais aussi des mises en garde, des conseils, des écueils à éviter : faire attention aux liaisons avec l’article, aux pièges de la graphie, insister sur les difficultés rencontrées particulièrement par son public, etc. Les avantages de telles vidéos sont encore fort appréciés des étudiant.es qui peuvent s’entraîner à prononcer loin du regard et de l’oreille du groupe, (chacun.e, surtout les plus timides, protégeant ainsi sa « face ») et qui reconnaissent la voix de l’enseignant.e. : il s’agit d’un document fait sur mesure, à leur attention, avec l’intonation habituelle qu’ils entendent en classe. Une manière de prolonger virtuellement le contact et le lien.
Voici un exemple qui mélange apprentissage du lexique et prononciation sur les fruits, fait avec LOOM.

Et en voici un autre avec la prononciation des verbes irréguliers au subjonctif.

Enrichir et compléter le lexique

Il est aussi possible d’enrichir le lexique à distance en complétant un réseau lexical qui a commencé à être étudié en cours : la capsule vient structurer le groupe de nouveaux mots et en ajoute d’autres dans un second temps.

Exemple de capsule faite avec Loom pour synthétiser le lexique du tourisme et l’enrichir (B2)

Corriger des productions écrites

Face à la difficulté de corriger les productions écrites qui arrivent dans notre boîte mail sous tous les formats possibles, il est possible de trouver une autre fonctionnalité aux enregistreurs d’écran : corriger une copie en la commentant avec sa voix, en ajoutant des explications qui seraient trop longues à écrire, et pourquoi pas, si l’étudiant.e est d’accord pour partager sa production écrite avec les autres, transformer une correction en modèle à suivre ou pas pour apprendre à respecter une méthodologie.
Voici un exemple de correction faite sous forme de vidéo avec ScreencastOmatic : à partir de la lettre écrite par une étudiante (vers A2), j’ai fait une vidéo qui commente les points forts et les points faibles de la production et qui rappelle aussi la méthodologie pour écrire un mail/ une lettre tout en insistant sur les problèmes de langue importants.

Exemple de production écrite corrigée sous forme de vidéo avec ScreencastOmatic

Corriger un exercice structural
Plutôt que de donner un corrigé écrit qui n’inclut pas nécessairement les explications, on peut de temps en temps créer une vidéo dans laquelle on explique et justifie les bonnes réponses de manière à accompagner à distance la correction de l’exercice et à lui donner plus de « chair » dans les explications, comme dans l’exemple ci-dessous. Il s’agit de la correction d’un exercice structural sur le discours indirect au passé, fait avec LOOM.

Exemple d’exercice structural corrigé sous forme de vidéohttps://www.loom.com/share/6ee51cc4c0724c6490d0821f7c42dbfa

Faire une capsule sur un point de langue
C’est le principe de la classe inversée de niveau 1 (Marcel Lebrun) : le cours de langue est donné sous forme de capsule et envoyé par mail aux apprenant.es qui la regardent une ou plusieurs fois, en faisant des pauses si nécessaire et en complétant une feuille de route de manière à qu’une trace écrite demeure. Ensuite, en présentiel, ou en visioconférence si le présentiel n’est pas possible, on met en commun les questions, on demande aux étudiant.es de donner des exemples pour commencer à réinvestir le point de langue abordé.
Dans ces cas-là, les fonctionnalités de Loom sont un peu simples et il vaudrait mieux privilégier ScreencastOmatic. Voici un exemple proposé par l’une de mes étudiantes de M2 FLE, Léa Ithurria, qui a créé une capsule sur les partitifs avec ScreencastOmatic et la propose en libre accès sur le site Le TrèFLE fait des capsules.

Exemple de capsule faite avec ScreencastOmatic par Léa Ithurria

Faire faire des vidéos à ses apprenant.es avec un enregistreur d’écran

Pour boucler la boucle, il est intéressant de faire faire des vidéos, des exposés, des présentations par nos étudiant.es, comme dans l’exemple ci-dessus de manière à ce qu’à leur tour, ils puissent partager avec d’autres leur production. Tout dépend bien sûr des étudiant.es et de leurs capabilités numériques.

Il est clair que l’outil en soi ne transforme rien : tout repose sur la scénarisation du cours et sur l’intégration judicieuse de la capsule que vous aurez créée dans l’économie de la séquence. De plus, il est également fondamental de faire varier les supports d’activités, d’alterner envoi de fichiers, de capsules, de quiz en ligne, de productions écrites collaboratives afin de conserver à distance la diversité d’activités que nous avions en classe. Enfin, si l’on veut créer cette continuité vocale avec ses apprenant.es, il est fondamental de créer ses propres enregistrements d’écran.
Ces pistes sont bien sûr à compléter avec les idées que vous voudrez bien partager !

Favoriser l’apprentissage en autonomie et à distance avec des QRCodes et des capsules

Voici 3 exemples d’activités de niveau A0 et B1/B2 que j’ai créées pour mes apprenant.es. Comment les remanier pour favoriser le travail à distance et stimuler les interactions en cours ? Une piste a été de modifier les feuilles de route en y ajoutant des QRCodes pour permettre à mes futurs apprenant.es de travailler en autonomie, à la maison. En effet, la présence du QRCode qu’il suffit de scanner avec une application dédiée facilite l’accès à la capsule et permet de regarder tranquillement, à son rythme la vidéo. Donc de s’entraîner seul.e à répéter, à comprendre avant de retrouver la dynamique du groupe. Un « plus » pour protéger la face et pour stimuler l’estime de soi !

Premier exemple : travailler la compréhension orale et le lexique de la ville A1

Une capsule a été faite pour présenter son pays et sa ville à travers un exemple concret fait sur mesure. L’objectif était double : améliorer la compréhension orale et enrichir le lexique de la ville et des éléments propres à un pays et une ville (un fleuve, une frontière, une capitale, une mer, etc.). Les apprenant.es avaient une feuille avec un texte lacunaire à compléter. Nous avons fait l’activité en classe entière mais l’hétérogénéité des niveaux a empêché les moins avancés d’être actifs pendant la compréhension : ils l’ont plutôt subie…
Le fait d’ajouter le QRCode donnant accès à la vidéo sur la feuille permet de faire faire ce travail d’écoute en autonomie : chaque apprenant.e peut alors écouter et regarder à son rythme la vidéo avec un smartphone et des écouteurs soit en présentiel, soit à distance, à la maison. La capsule vient donc compléter et raviver un lexique qui aura déjà été vu en cours en amont. De plus, lorsqu’ils reviendront en cours après avoir fait cette activité à distance et à leur rythme, ils pourront être plus actifs dans le sens où ils poseront des questions sur ce qui n’a pas été compris dans la capsule. On pourra aussi échanger les productions écrites faites à distance et les faire lire, puis dessiner le plan de la ville ou du pays, ou encore faire corriger la production écrite par un.e autre apprenant.e.

Feuille de compréhension orale avec le QRCode intégré.

Deuxième exemple : corriger une activité ou un test à distance (temps du passé B1/B2)

J’ai proposé à mes apprenant.es B1+ un petit test de grammaire portant sur l’utilisation du passé composé et de l’imparfait. Pour éviter de perdre du temps en classe lors de la correction et pour changer un peu les habitudes, j’ai créé une capsule dans laquelle je justifie le choix de chaque temps à l’oral plutôt que de le faire en présentiel.
Lorsque j’ai rendu les tests corrigés, j’ai donc distribué une petite feuille avec le QRCode qu’ils ont scanné chez eux pour regarder la correction. Le lendemain, j’ai répondu aux questions qui restaient.

QRCode pour accéder à la capsule dans laquelle je corrige le test sur les temps du passé

Troisième exemple : travailler la prononciation des verbes en -ER (A1)

Capsule « 3 minutes pour bien prononcer les verbes en -ER au présent »

Après avoir reçu la feuille de route avec le QRCode, les apprenant.es peuvent s’entraîner à répéter la prononciation correcte puis, dans un 2eme exercice, à prononcer et à écouter la correction. Grâce au QRCode, l’accès à la capsule est instantané et permet de travailler à distance, sans même avoir à passer par un ordinateur.

Feuille de route pour la capsule « 3 minutes pour bien prononcer les verbes en -ER »

Comment transformer un lien en QRCode ?

Il suffit d’aller sur un site générateur de QRCode, comme Tec-it celui que j’utilise : collez le lien et cliquez sur « Télécharger ».

Exemple de site générateur de QRCode

Un site de ressources gratuites (capsules) pour allophones et apprenant.es #FLE créé par les étudiant.es Master FLE Pau

Vous enseignez à des élèves allophones en UPE2A ou en classe ordinaire ? à des apprenant.es FLE ? Alors ne manquez pas de papillonner sur le site Le Trèfle fait des capsules, un site créé par les étudiant.es de Master 2 FLE de l’UPPA dans le cadre de notre UE de TİCE. Vous y trouverez des « packs » qui proposent une capsule et une feuille de route ou une fiche bilan.

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  1. La section « Capsules d’urgence » est essentiellement destinée à des allophones et relève du domaine du Français Langue de Scolarisation. Mais certaines capsules sont tout à fait utilisables en cours de FLE. Vous y trouverez entre autres le matériel de l’élève, les verbes dans les consignes, les saisons, les jours et les mois pour des arabophones, le système scolaire français, écrire et prononcer le son [O], etc.
  2. La section « Capsules coup de pouce » s’adresse à des apprenant.es FLE de niveaux plus avancés et vous permettra d’aborder la cause, la conséquence de manière différente. En lexique, vous éclaircirez la différence entre rentrer, revenir et retourner, la différence entre C’est et Il est, et en phonétique, les liaisons obligatoires, entre autres.

Butinez, soyez curieux et curieuses !

Retour d’expérience

J’ai testé de nombreuses capsules avec mes apprenant.es (A1 ou B2) qui devaient regarder la vidéo à la maison. La dernière utilisée, celle sur les verbes de consignes, a très bien fonctionné bien que seuls 2 étudiants sur 11 aient fait le travail à la maison.

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Traces écrites de la capsule « Verbes de consigne » par un étudiant

Qu’importe…  Ils sont passés au tableau pour se transformer en professeurs : ils y ont expliqué le cours et ont répondu aux questions, ils ont donné des exemples à tour de rôle pour mieux se faire comprendre si bien que la dynamique du cours engendrée par la classe inversée a libéré la parole des apprenant.es et m’a clairement obligée à me taire. Sans parler de la fierté d’être capables d’expliquer en français aux autres la différence entre « surligner » « cocher » ou « compléter »…

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Un apprenant propose de nouveaux exemples pour expliquer la différence entre « cocher » et « compléter »

A chacun.e d’inventer l’utilisation du pack qui correspond à son contexte. Un grand bravo aux étudiant.es du M2FLE !

Travailler le lexique en #Fle en classe inversée : les collocations contenant « EN » devant certains verbes (suite)

Voici la suite du premier travail sur les collocations contenant « En » devant certains verbes, en classe inversée :

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  • la capsule qui présente les collocations « ne pas en revenir, en pincer pour, en prendre pour son grade, s’en sortir, s’en prendre à … »

Les En devant certains verbes (2) from Geraldine L on Vimeo.

 

  • la feuille de route « Les EN devant certains verbes 2″ à compléter à distance
  • Pour le retour en présentiel, on peut corriger les exercices puis, proposer comme activité de faire écrire par groupes des dialogues reprenant les collocations. Et même les faire jouer !

 

Travailler le lexique en #Fle en classe inversée : les collocations contenant « EN » devant certains verbes

Les collocations « ces unités préfabriquées à mi-chemin entre locutions et combinaisons libres » (A. Tutin) occupent une place essentielle dans l’apprentissage du lexique.

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Voici une proposition pour travailler ces collocations sous forme de classe inversée.  J’ai choisi de me pencher sur les verbes précédés du pronom EN qui ne renvoie généralement à aucun antécédent comme « en finir, en avoir gros sur le coeur, en avoir assez, en pincer pour, ne pas en revenir, etc. »

Pour ce faire, j’ai établi une liste de verbes, mais trop longue pour ne faire qu’une capsule : il y en aura donc 2 ou 3. J’ai opté pour une démarche inductive en partant d’un dialogue contenant plusieurs verbes précédés de EN. Puis vient l’explication de chaque collocation avec des précisions sur le niveau de langue, sur les variantes et sur la signification.

 

Les EN devant certains verbes from Geraldine L on Vimeo.

 

La capsule est envoyée aux apprenant.e.s afin qu’elle soit regardée à distance et une feuille de route accompagne et guide la prise de notes pour rendre les apprenant.e.s actifs lors du visionnage de la vidéo. La feuille de route propose quelques exercices faciles pour tester le premier niveau de compréhension de ces collocations.

Voici la feuille de route.

En cours, nous avons corrigé les exercices et nous sommes passés directement au réinvestissement des collocations. Par groupes, les apprenant.e.s ont écrit de courts dialogues avec « en finir avec, en avoir assez, en vouloir à , s’en vouloir, etc. » et les ont joué devant les autres.

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La classe inversée nous a vraiment permis de gagner du temps et, surtout, de mettre l’accent sur le réinvestissement du lexique, ce qui favorise son ancrage sur le long terme.

A suivre !

Projet #Fle : Manger pas cher et équilibré au restau, c’est possible ?

Voici un projet mis en place avec mes étudiant.e.s autour du thème de la nourriture et qui peut se décliner quel que soit l’endroit où l’on enseigne le français. Dans un milieu homoglotte, comme le rappelle Chantal Parpette « la proximité immédiate du milieu cible autorise certaines modalités de travail qui contribuent à élargir l’espace d’apprentissage » : les apprenant.e.s ont pu non seulement tester les restaurants mais surtout interagir avec les serveurs, serveuses ou les chefs qui se sont presque tous pris au jeu et ont répondu avec patience aux questions de ces étrangers et étrangères vivement intéressés par la cuisine française. Dans un milieu alloglotte, on peut imaginer que l’enquête se fera en langue source mais que la production finale sera en français et, diffusée sur internet, elle sera destinée notamment aux touristes francophones.

Le but du projet était de créer une courte vidéo présentant un restaurant local dans lequel il est possible de manger pas cher et équilibré, c’est-à-dire de trouver des produits frais et une alimentation saine, pour moins de 10 euros.

Les objectifs linguistiques et grammaticaux étaient d’exprimer la conséquence et d’enrichir le lexique de la gastronomie.

Etape 1 : présentation du projet à distance sous forme de capsule en classe inversée afin de redonner la parole aux apprenant.e.s en cours. Lors du retour en présentiel, ils expliquent ce qu’ils doivent faire, posent des questions et forment des équipes si ce n’est déjà fait. Dès le départ, il a été annoncé que les productions seraient publiées sur notre page Facebook pour les partager avec les personnes qui nous suivent.

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Etape 2 : Travail en classe sur la conséquence, le lexique, …

Etape 3 : Va-et-vient entre un travail à distance (recherche d’un restaurant, tests, photos, interviews, …) et de mini-bilans en classe pour savoir ce qui a été choisi, quelles difficultés ont été rencontrées avec les restaurateurs ou sur le plan technique.

Etape 4 : Présentation des productions en cours puis publications sur un réseau social afin de créer des interactions avec de vrais internautes.

Exemple de production « La fiancée du désert » à Pau

Exemple de production « Le bistrot des Halles » à Pau

Bilan de cette activité :

  • le réinvestissement de la conséquence a été plus ou moins suivi selon les groupes dont certains, enthousiasmés par le projet, ont oublié de réinvestir le point de grammaire ou ne l’ont fait qu’à l’écrit.

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  • le fait d’aller au restaurant en groupe a soudé les étudiant.e.s qui se sont vus en dehors de l’université à la fois pour tester le restaurant mais aussi pour faire le montage et enregistrer leur voix.
  • le contact avec des natifs a été apprécié par tous car, même si nous sommes dans un milieu homoglotte, les interactions avec les natifs ne sont pas si évidentes.
  • le partage sur le réseau social (page Facebook du centre de langue) a été une source de fierté car grâce aux interactions avec des internautes, leur travail a pris un sens bien plus authentique que s’il n’avait été destiné qu’à la seule enseignante. Comme l’écrivent Ch. Olliver et L. Puren :
    “Proposer à un apprenant de publier les résultats de ses recherches sur un site très fréquenté, c’est le mettre dans une nouvelle posture. Il n’est plus seulement un apprenant, il est une personne disposant d’un savoir qu’il peut partager. Cela incite à plus de rigueur dans la construction du savoir, mais aussi dans la formulation de celle-ci et la qualité de la langue utilisée, les apprenants sont en effet conscients qu’ils vont être lus par des internautes qui auront des exigences vis-à-vis de leurs contributions.” 

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Parpette, C. (2006) « L’influence d’un environnement homoglotte sur l’enseignement du FLE : d’une réalité diffuse à une méthodologie constituée », PUG.

Ollivier, O et Puren, L Le web 2.0 en classe de langue, Maison des langues, Paris, 2011.

Classe inversée et littérature : « Art » de Yasmina Reza

Voici un exemple de classe inversée utilisé pour étudier la pièce « Art » de Yasmina Reza avec des étudiants étrangers. Contrairement aux autres exemples proposés sur ce blog qui présentaient des auteurs classiques du Moyen Age au XXeme siècle, j’ai fait une capsule de découverte d’une autrice contemporaine.

Dans cette capsule, j’ai essayé de rendre plus interactifs les apprenants : dans les capsules précédentes, même s’ils étaient actifs lors du visionnage en prenant des notes, restait un sentiment de frustration dans le sens où ils étaient encore trop dépendants d’un transfert d’informations. Ils regardaient la capsule, faisaient un excellent exercice de compréhension orale et de prise de notes, certes. Toutefois, ils n’intervenaient pas assez activement à mon goût dans la recherche d’informations.

Aussi ai-je proposé dans cette capsule

  • comme d’habitude, un cadre structurant pour classer les informations afin de faciliter la mémorisation. Il s’agit surtout d’un cadre, d’un canevas (éléments biographiques / dramaturge à succès/ artiste polymorphe) que les apprenants ont dû compléter par des recherches personnelles. En présentiel, nous avons mis en commun toutes ces informations pour enrichir les données initialement proposées dans la capsule.

 

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Extrait de la capsule

  • des extraits d’articles illustrant telle ou telle facette de la dramaturge, que l’apprenant doit lire pour en retirer l’information importante. Il suffit de mettre sur pause pour prendre le temps de lire l’extrait d’article et pour en faire, par exemple, une analyse de la réception de la pièce en France, comme l’illustre l’image ci-dessous.

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Extrait de la capsule

 

 

S’appuyer sur des extraits d’articles de presse est bien sûr plus facile pour des auteurs/autrices du XXe ou du XXIe que pour les autres. Mais l’on peut aussi s’appuyer sur des articles critiques portant sur Stendhal ou Voltaire pour concevoir une capsule plus dynamique, plutôt que de transférer toutes les informations.

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Le bilan de cette activité est positif dans le sens où

  • il m’a permis de ne pas faire un cours de type magistral où j’aurais monopolisé la parole en transférant toutes ces informations en début de cours : ce sont les apprenants qui ont collaboré oralement pour compléter ces informations. Ils ont réellement appris les uns des autres, en fonction des articles trouvés dans leur pays d’origine et/ou dans leur L1 de sorte que nous avons reconstitué une vison internationale et interculturelle de cette dramaturge. Nous avons pu constater par exemple que Y. Reza fait bien plus l’unanimité en Argentine, au Chili qu’en France.
  • les apprenants sont arrivés en connaissant non seulement le nouveau thème mais en ayant des informations, en ayant fait des recherches si bien que nous avons pu entrer dans le vif du sujet plus rapidement et nous confronter à la pièce avec une intensité autre que si le thème avait été découvert au début du cours.

Capsule proposée

Tourisme ordinaire, classe inversée et relatives… Retour d’expérience

Le tourisme est un thème souvent abordé en cours de langues : le « tourisme ordinaire », qui oblige chacun d’entre nous à avoir un regard différent sur ses lieux quotidiens et à se demander quels sont ses endroits préférés, peu connus des touristes mais qui ont une saveur certaine pour les autochtones, s’avère être un excellent sujet pour faire faire des tâches finales à nos apprenants, en sortant des sentiers battus du tourisme normal, quel que soit l’endroit où ils se trouvent, dans un pays francophone ou pas.

Voici un retour d’expérience avec mes apprenants qui visent le niveau B2.

L’unité pédagogique qui portait sur le tourisme aujourd’hui proposait comme objectifs linguistiques, entre autres, d’enrichir le lexique du tourisme et d’approfondir l’emploi des propositions relatives, notamment avec des pronoms relatifs composés.

Ce dernier point a été fait en classe inversée : deux capsules ont été proposées, de deux niveaux de difficultés différents. L’une visant une mise à niveau des pré-requis et rappelant le principe de la relative, l’autre ayant comme objectif de commencer à faire comprendre le fonctionnement des relatifs composés. Chaque capsule est accompagnée d’une feuille de route permettant de prendre des notes, de gagner du temps et de commencer à faire des exercices. Mes apprenants étant plutôt motivés, je leur ai laissé le choix de regarder seulement la seconde capsule ou les deux, tout en leur expliquant l’intérêt de chacune, afin de stimuler leur autonomie.

Plus tard, une autre capsule a été envoyée pour définir la tâche finale : ce qui a permis de gagner du temps et surtout de redonner la parole aux apprenants qui ont posé des questions sur ce qui n’avait pas été dit ou compris dans la capsule, au lieu de m’écouter passivement leur expliquer le projet.

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Et voici quelques productions finales qui, vu le nombre de propositions relatives qu’elles contiennent, prouvent à elles seules combien on peut faire de la grammaire autrement et surtout combien classe inversée et perspective actionnelle se complètent harmonieusement.

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« L’atelier du chocolat » par Loma et Iri

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« Le russe d’Artigarrède » par Junhee et Dongkyoung

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« Le parc du château loin des sentiers battus » par Miriam

Pour donner encore plus de sens à la production finale, nous avons eu le plaisir de rencontrer les étudiants du Master2 Tourisme de l’UPPA qui travaillaient de leur côté et de manière bien différente sur la mise en tourisme des lieux ordinaires de la ville de Pau. Les apprenants Fle leur ont présenté leurs vidéos, puis ont répondu aux questions et échangé avec ces « spécialistes », intéressés par ces regards « étrangers » portés sur la ville. Beau moment d’échanges interculturels !