Apprendre le français avec les séries : « La Flamme » Episode 1 #B2

Voici une unité pédagogique que j’ai testée avec mes apprenants et apprenantes de niveau « vers B2 » dans le cadre d’un cours hebdomadaire de 1h30. Les objectifs sont de faire découvrir des séries françaises en accès libre aux étudiants étrangers, de leur faire travailler la compréhension orale, d’enrichir le lexique en lien avec le parler jeune et surtout de leur faire écrire à la manière de.

« La Flamme », une série proposée sur Canal+ et dont seul le premier épisode est en accès libre, est une parodie de la téléréalité « The bachelor » où un candidat est enfermé dans une villa avec des candidates qui ont pour mission de le séduire. Il en choisit une avec laquelle il est censé se marier.

Premier épisode de « La flamme »

Première séance

Combien d’épisodes par semaine ?

Nous avons commencé avec un tour de table et une discussion autour de la consommation personnelle d’épisodes de séries, de leur origine, du degré d’addiction, etc.
Nous avons ensuite fait une compréhension orale à partir d’un reportage sur Franceinfo « Séries : une addiction à l’échelle mondiale »
Pour finir ce premier cours, nous avons lancé un sondage à faire auprès d’au moins 3 personnes : aimez-vous les séries ? Lesquelles ? Combien d’épisodes regardez-vous par semaine ? Quelle origine ? En quelle langue ? En VO ou en VF sous-titré ?

Deuxième séance

« La flamme » : début de l’épisode 1 (0 à 4′)

Après un retour sur les résultats des enquêtes et la mise en commun des résultats, nous avons commencé à regarder le premier épisode de « La flamme », le seul qui soit en accès libre.

  • Hypothèses à partir du générique avec le son
  • Visionnage des 4 premières minutes sans le son : résumé de la saison précédente où le candidat fait une demande en mariage à la gagnante. Elle refuse toutes ses propositions de boisson pour trinquer et il finit par regretter son choix…S’ensuit la présentation de Marc, le nouveau candidat qui est filmé en train de travailler et à qui l’animateur demande quel est son idéal féminin.)
  • Hypothèses d’interprétation. Que se passe-t-il ? Pourquoi y a-t-il un problème entre les 2 personnes ?
  • Visionnage des 4 premières minutes avec le son et remplissage du questionnaire qui porte essentiellement sur les clichés de la scène de demande en mariage.
  • Visionnage morceaux par morceaux

Tout un travail sur les niveaux de langue peut être mené avec les apprenants. Par exemple, Laetitia Casta dit « Ca me fait péter ». On peut rappeler les autres niveaux de langue pour cette expression …

Troisième séance

« La flamme » Episode 1 (4′ à 30′)

C’est une séance qui prend largement 1h30, même 2h car la compréhension est difficile (beaucoup de musiques qui parasitent les paroles des personnages pour des apprenants étrangers). Pendant presque 30 minutes, le candidat reçoit une à une les 13 candidates qui sont toutes stéréotypées. Alternent des scènes au cours desquelles le candidat discute avec 2 ou 3 candidates, d’autres où 2 candidates parlent entre elles, jusqu’à ce que les 2 premières candidates soient éliminées. Les apprenants doivent compléter la fiche avec les informations qu’ils voient et entendent, et avec l’aide de l’enseignant…

Séance 4

Ecrire à la manière de « La Flamme »

Enfin, une dernière séance est proposée pour lancer un travail d’écriture au choix parmi 3 propositions en reprenant le principe d’écrire à la manière de et de réinvestir tout le lexique qui a été appris. Un modèle d’écriture théâtrale est donné en fin de page pour apprendre à insérer des didascalies.
Ce travail se fait par groupes de 2 ou 3 et sera terminé en dehors de l’espace classe. Lors d’une dernière séance, l’idée est de faire jouer aux apprenants les dialogues qu’ils ont écrits.

Fle Apprendre le français avec les séries TV : « Samantha oups ! » (2)

Comme je l’ai mentionné dans un article antérieur, la série « Samantha Oups! » est une des rares séries TV exploitables pour les niveaux A1/A2.

Après avoir vu et analysé plusieurs épisodes qui servent de matrices pour la production écrite, il est possible de passer à l’écriture de petites scènes « à la manière » de « Samantha oups ! ». Mes étudiants ont travaillé par groupes de 3 autour du thème fédérateur : Samantha prof de Fle ou Samantha à l’IEFE.

Premier défi : écrire à la manière de…

Nous avons consacré 2 heures non consécutives au travail collectif d’écriture. La consigne était de produire 2 ou 3 petits textes pour créer un nouvel épisode de notre série TV, en imitant le style et en conservant les caractéristiques des deux personnages. Très vite sont apparus les premiers jeux de mots, malentendus pour faire rire le spectateur : « grosse queue/ grande queue » (oui, oui !), « travail à la maison/ devoirs », « vert/verre/vert », « grand-mère/grammaire »…

Deuxième étape : comment mettre en valeur et partager la production écrite ?

Ensuite, la question la plus difficile est arrivée : qu’allions-nous faire de ces écrits ? Allions-nous passer au tournage ? Mais pas facile pour certains étudiants de mettre en danger leur « face » et de se montrer avec une perruque blonde sur la tête en train de parler français, notamment avec un niveau A1 ou A2… Chaque groupe a ainsi eu la liberté de mettre en valeur et de partager avec les autres son travail d’écriture :

  • un groupe a refusé d’être filmé et a joué les petits épisodes dans la classe devant les autres étudiants
  • deux groupes ont choisi d’utiliser des poupées Barbie et des personnages en Légo ou Playmobil
  • un groupe a accepté de se filmer avec une perruque
  • un groupe a contourné la difficulté en dessinant les personnages sur des morceaux de papier et les a transformés en marionnettes en mettant un stylo derrière le papier…

Capture d_écran 2017-03-09 à 15.47.34
Cliquez

Capture d_écran 2017-03-09 à 15.40.38
Cliquez

Capture d_écran 2017-03-09 à 15.44.56

Cliquez

Autre difficulté : le montage vidéo

Certains ont filmé avec les Ipads que j’avais apportés en cours et ont fait directement le montage avec Imovie. D’autres ont préféré faire un montage plus travaillé, en insérant la musique de la série, en ajoutant un générique. Ils ont ainsi utilisé leur propre matériel puis ont fait le montage à distance, en totale autonomie.

A retenir de cette expérience :

  • le plaisir et l’émulation suscités par la créativité, tout à fait étonnante chez des apprenants de niveau A1/A2, capables d’écrire avec un registre comique et de faire des jeux de mots
  • l’autonomie de la plupart des apprenants pour gérer seuls les difficultés techniques
  • l’importance d’enseigner et de stimuler toutes les compétences transversales que sont le travail collaboratif, la négociation, l’utilisation des outils numériques, etc.
  • la valeur stimulante de la publication et du partage qui créent une réelle situation de communication et donne du sens aux apprentissages

Fle Apprendre le français avec les séries TV « Samantha Oups! » A1/A2

Dans le cadre d’un atelier, je continue mon exploration des séries TV pour enseigner le français et partage une ressource intéressante pour des niveaux peu avancés (A2, voire A1), ce qui est assez rare en matière de séries. Il s’agit d’une série TV qui est loin d’être récente mais qui n’en reste pas moins tout à fait exploitable et vraiment appréciée par les apprenants.

capture-decran-2017-02-01-a-15-16-53
Capture d’écran « Samantha à la gym »

Le personnage principale, Samantha, joué par un homme, est une bimbo à la perruque blond platine qui enchaîne remarques déplacées, idioties, malentendus, etc. L’autre acteur, masculin aussi, joue le rôle de la copine, Chantal et, parfois, celui d’un personnage complémentaire.

Cette série présente de nombreuses qualités à exploiter en Fle :

  • tout d’abord, son format, très court de 5 minutes environ, est composé de 5 ou 6 sketches, ainsi l’endurance des apprenants est-elle épargnée ;
  • ensuite, la gestuelle, les mimiques sont tellement excessives qu’elles facilitent la compréhension orale au point qu’une exploitation possible est de visionner sans le son pour faire émettre des hypothèses ;
  • les thèmes traités dans les épisodes sont généralement des lieux de la vie quotidienne : « Samantha à la gym », « Samantha au marché », « Samantha chez le coiffeur », ce qui permet de travailler un lexique différent pour chaque épisode ;
  • Enfin, l’autre avantage de cette série est qu’elle est un document authentique : certes, les apprenants sont un peu déstabilisés au début car la compréhension leur paraît difficile par rapport aux documents souvent créés sur mesure pour ces niveaux-là, mais ils tirent une grande fierté d’être capables de regarder et de comprendre globalement une série TV française avec si peu d’heures de français. Outre la fierté, le plaisir de rire et celui de comprendre l’humour dans une langue nouvelle sont autant de motivations pour apprendre cette langue, sans parler des compétences interculturelles.
  • C’est par ailleurs un excellent moyen pour travailler sur les stratégies d’apprentissage dès les petits niveaux : il faut se concentrer sur ce que l’on comprend et non sur ce que l’on ne comprend pas…

Voici les épisodes sur lesquels nous avons commencé à travailler ainsi que leur transcription lacunaire :

Le plus difficile est d’alterner les exploitations pour éviter la monotonie de la transcription lacunaire, même si c’est la plus efficace. Le scénario que je suis est généralement : écouter une première fois avec ou sans le son puis faire une première reconstitution orale collective ou par groupes. Ensuite, après le deuxième visionnage, nous ajoutons des détails et enrichissons le lexique ; enfin, le 3eme visionnage est accompagné de la transcription à compléter et, parfois, d’une reformulation écrite par petits groupes.

Voici un quiz en ligne proposé après la compréhension de « Samantha au marché » pour fixer le lexique important. Il a été fait avec Socrative et peut être téléchargé avec le lien suivant à partir de votre compte Socrative ou avec ce code SOC-26598504.

capture-decran-2017-02-01-a-15-05-38
2 questions du quiz

L’avantage de ce genre de quiz en ligne, par rapport à un quiz papier, est qu’il va redynamiser la classe en accentuant le côté ludique car les résultats sont affichés en direct et qu’il permet, par conséquent, de savoir immédiatement si ces quelques mots ont été compris.

La suite au prochain épisode…

Apprendre le français avec les séries TV : « Flequés », parodie de « Bloqués »

Voici un retour d’expérience de mon cours « Apprendre le français avec les séries TV ». Grâce à mon stagiaire de M1 de Fle, Quentin, j’ai découvert la série « Bloqués », diffusée initialement sur Canal+ qui met en scène deux jeunes avachis sur un canapé qui ne font rien et parlent de leur vie, en rêvant à une vie meilleure.

Les épisodes se caractérisent sur le plan linguistique par un langage familier, de nombreux mots en verlan et sur le plan culturel, par des références assez difficiles à comprendre sur l’actualité (sportifs, chanteurs, mais aussi « Gros Quick », etc.). C’est pourtant, malgré cette difficulté, une excellente source pour approfondir l’enrichissement du registre familier des apprenants, pour les sensibiliser au verlan hyper-actuel et leur permettre de comprendre quelques conversations de la vie réelle…

capture-decran-2016-12-09-a-09-43-06
Capture d’écran de la série « Bloqués »

En outre, le format, très court de moins de 2 minutes, l’austérité du décor (un huis clos dans un appartement désordonné, un canapé) et le nombre réduit d’acteurs (deux) sont autant d’éléments qui permettent d’envisager une parodie avec des apprenants.

Un autre grand intérêt des épisodes de cette série repose sur le fait que les dialogues sont souvent constitués de répliques données en alternance et proposant des définitions personnelles d’un concept, d’une idée. Par exemple, « L’enfer, c’est … », « La vie serait plus cool si … ». La structure anaphorique permet de donner un cadre aux apprenants lors de la compréhension mais aussi au moment de la production écrite.

Objectifs :

  • enrichir le « parler jeune » des apprenants : lexique, syntaxe, prononciation
  • travailler sur les différents niveaux de langue
  • être capable de produire un texte en « parler jeune » avec un contexte adéquat
  • parodier la série TV » Bloqués » et produire un épisode en groupes.

Déroulement de la séquence :

  • visionnage de plusieurs épisodes de « Bloqués » sans, puis avec une transcription lacunaire. Les apprenants ont fait un relevé du « parler jeune » (verlan, mots familiers, intonation, etc.)
  • mise en place d’une enquête : par groupe, les étudiants sont partis enquêter sur le terrain, à l’université ou dans leur environnement afin de récolter un certain nombre de mots ou d’expressions employés par les jeunes. Ils devaient accompagner chaque mot d’un exemple et définir le registre. Ils ont rempli un document collaboratif sur Google Drive pour mettre en commun tous ces mots et éviter les doublons.
  • analyse et réinvestissement du lexique récolté : nous avons expliqué les mots, trouvé des équivalents en langage courant, proposé d’autres exemples pour bien cerner le contexte dans lequel il est possible de réutiliser ces mots et pour en combiner deux ou trois.
  • présentation du projet d’écrire une parodie de « Bloqués »

capture-decran-2016-12-09-a-10-03-22

  • productions écrites : les apprenants devaient choisir ou proposer un titre d’épisode (« l’enfer, c’est », « j’ai largué mon mec parce que… », « la vie serait plus cool si.. ») et écrire individuellement 4 ou 5 phrases donnant une proposition et contenant du lexique familier
  • tournage de nos épisodes : nous avons tourné en cours en une heure avec une tablette. Le seul apprenant qui a refusé d’être filmé s’est chargé de jouer le rôle du réalisateur. Il n’y a pas eu de répétitions par manque de temps mais aussi car l’idée n’était pas d’avoir des vidéos parfaites. L’objectif essentiel était de réinvestir ces mots dans une situation liée au plaisir d’apprendre. J’ai ensuite fait les montages avec Imovie.
  • publication de nos épisodes : dès le lancement du projet, il a été annoncé que les productions seraient publiées sur la page Facebook de notre institut, ce qui fonctionne désormais comme un levier pour la motivation et comme une habitude car toutes nos parodies ont été partagées auparavant. Cette phase est essentielle dans le sens où elle permet un partage de la production avec le réseau d’amis (même les non-francophones !) et où elle donne du sens à la parodie qui sera regardée par d’autres personnes que le groupe d’étudiants de la classe.

capture-decran-2016-12-09-a-09-36-46

En conclusion, si l’on compare cette série aux autres séries travaillées précédemment (« Mère et fille », « Bref », « Parents mode d’emploi »), elle est plus difficile sur le plan de la compréhension car elle met en contact les apprenants avec un « parler jeune » auquel ils ne sont pas habitués et qu’ils ne découvrent que sporadiquement dans les cours de langue : avec cette série, la dose de « parler jeune » est à la limite du supportable pour certains. Il est donc fondamental de travailler en amont sur les stratégies à mettre en place pour la compréhension.

capture-decran-2016-12-09-a-09-38-02

Elle est aussi plus difficile car elle met en contact les apprenants avec le lexique familier, et par conséquent avec, parfois, sinon des concepts plus vulgaires, du moins des sujets plus tabous, ce qui est toujours un exercice d’équilibriste pour l’enseignant avec certains apprenants dont la culture est très pudique. Il faut accepter de sortir de sa zone de confort.

Au terme de ce semestre, la série que mes apprenants placent en haut du podium est « Bref » : même si le débit est très très rapide, l’humour les a séduit, le fait que le personnage soit un anti-héros aussi. Elle est plus facile à comprendre car il y a moins d’allusions culturelles très actuelles que dans « Bloqués ». Mais, la force de cette dernière série est qu’elle a offert aux apprenants un rapport jubilatoire, un peu rabelaisien à une langue qu’ils ne connaissaient presque pas…

capture-decran-2016-12-09-a-09-41-05

Apprendre le français avec les séries TV (3)

Utiliser les séries TV est non seulement un excellent moyen pour apprendre du lexique actuel, des structures grammaticales et avoir un contact vivant et actuel avec la culture française, mais c’est aussi l’occasion d’inviter les apprenants à créer en imitant ou parodiant les épisodes vus. C’est donc une belle occasion de réinvestir ce qui a été appris et de stimuler la créativité des apprenants dans le cadre rassurant de l’imitation ou de la parodie.

Par exemple pour la série « Bref », après avoir vu plusieurs épisodes, nous avons analysé ensemble

  • le style particulier des phrases très courtes, juxtaposées, sans autre coordination que « alors » ; l’emploi du passé composé ; le fait que presque toutes les phrases commencent par « je »; le décalage entre ce que pense le personnage et ce qu’il dit ; le lexique familier, la structure récurrente « Voix off du narrateur annonçant ce qui va être dit/ Paroles d’un personnage répétant ce qui a été annoncé par la voix off », etc.
  • le caractère du personnage (paresseux, menteur, …), la construction de chaque épisode (les obstacles au désir, la chute, le rythme, …), l’importance de la musique, les « bips » pour masquer les gros mots…

Par groupes de 2 ou 3, les apprenants ont écrit un scénario en tenant compte de toutes ces remarques afin de proposer un nouvel épisode à la manière de « Bref ». La contrainte était de produire une vidéo et de se filmer.

Voici quelques épisodes produits par mes étudiants :

 Cette expérience a été très positive, c’est pourquoi je me permets de la partager sur ce blog. Sur le plan technique, tous ont travaillé en autonomie, en utilisant les moyens qu’ils voulaient : je ne suis absolument pas intervenue sur ce plan-là, la réalisation technique ne peut être un obstacle pour ceux qui voudraient inciter leurs apprenants à faire des vidéos. Sur le plan des acquisitions linguistiques, le réinvestissement est notoire et d’autant plus efficace qu’il a été fait avec plaisir et enthousiasme. Enfin, le fait de montrer, de partager les créations a à la fois engendré une certaine pression, voire de l’émulation, et a aussi fortement contribué à souder le groupe en valorisant l’investissement de chacun.

Bref : apprendre le français avec les séries TV ne peut se limiter à la seule étude des séries. La partie créative est tout aussi importante que le temps du visionnage et de l’analyse…

Apprendre le français avec les séries TV (2) : « Bref »

Une autre ressource possible pour apprendre le français avec les séries est la série TV française « Bref », qui se caractérise par un format très court (2 minutes environ) et est un formidable outil pour travailler la compréhension orale avec un débit TRES rapide, même pour les natifs… Les apprenants l’aiment beaucoup car elle reflète la réalité de la vie d’un célibataire parisien qui n’a rien d’un champion : il est paresseux et passe son temps à essayer de draguer les filles. Les problématiques, le rythme comme le vocabulaire sont très actuels et invitent parfois à un certain bovarysme… loin des héros habituels, ce qui engendre des rires, même lors de la première écoute car les images aident à comprendre.

Capture d’écran 2016-02-26 à 11.03.39
Capture d’écran d’un épisode de « Bref »

Par contre, contrairement à la série « Mère et fille » qui est tout public, « Bref » convient davantage à un public un peu plus âgé, du moins en ce qui concerne certains épisodes.

Voici trois épisodes qui nous ont servi de supports pour travailler :

Pour varier l’exploitation pédagogique de ce dernier épisode, plutôt que d faire une première reconstitution collective de ce qui a été compris, j’ai choisi de faire un quiz en ligne en direct, immédiatement après le premier visionnage avec Socrative.com. J’ai donc créé un quiz d’une dizaine de questions soit très faciles, soit un peu plus exigeantes : les réponses qui s’affichent en direct ont certes un côté gadget, mais elles ont le mérite de refléter la qualité de la compréhension et de dédramatiser les erreurs, tout en soudant le groupe classe grâce à l’interaction. Voici quelques questions :

Ce diaporama nécessite JavaScript.

Capture d’écran 2016-03-03 à 17.09.50
Résultat du quiz

Apprendre le français avec les séries TV (1) : « Mère et fille »

Voici un cours de renforcement en FLE que je propose ce semestre à des étudiants de niveau A2/B1 : apprendre le français avec des séries TV. Je partage cette pratique car le retour que j’en ai chaque semaine est très positif. Il s’agit de proposer une approche de l’enseignement du français, différente, plus ludique et proche de la réalité de la vie quotidienne française.

Pourquoi la série « Mère et fille »?

Capture d’écran 2016-02-04 à 14.41.49
Capture d’écran de la série « Mère et fille »

J’ai choisi de m’appuyer sur la série TV « Mère et fille » qui existe depuis 2012 sur la chaîne Youtube de Disney Channel FR et qui met en scène une adolescente de 14 ans, Barbara et sa mère, Isabelle, 39 ans, divorcée : cette série, destinée à un public plutôt jeune, a le mérite d’éviter des scènes trop légères ou violentes qui pourraient déranger dans un contexte scolaire ou au vu de certaines cultures des apprenants. C’est surtout une comédie, qui fait vraiment rire, tant les apprenants que leur enseignante, incitant donc à apprendre le français avec plaisir. Enfin, le format court (soit un épisode de 5 minutes, soit un épisode composé de 3/4 sketchs) épargne les efforts d’endurance en compréhension orale et permet de toucher des réseaux lexicaux très variés, tout comme des niveaux de langue variés.

Objectifs

  • Travailler la compréhension orale
  • Enrichir le lexique de la vie quotidienne
  • Stimuler l’imagination et la créativité via la production orale, écrite et audiovisuelle
  • Améliorer la prononciation, la diction et l’interprétation

Démarches

De nombreuses démarches sont possibles. Généralement,

  • un remue-méninges autour du titre qui permet de faire des hypothèses et de découvrir un certain lexique
  • une première écoute suivie d’une reconstitution collective de ce qui a été compris
  • une deuxième écoute au terme de laquelle on complète les données de la première écoute
  • une troisième écoute avec la feuille de transcription lacunaire

Voici 2 exemples d’épisodes et leurs transcriptions lacunaires :

Episode : « Tiffany » 

Transcription : Mere et fille « Tiffany »

Episode : « La sortie de classe »

Mere et fille La sortie de classe

  • Pour aller au-delà de la compréhension et passer à la production orale, il est possible de faire endosser aux apprenants les rôles des personnages pour travailler la diction, l’interprétation et la gestuelle. Un bon exercice a été de se détacher de la diction « lecture », en obligeant les étudiants à se lever, à marcher tout en jouant leur rôle. Les productions orales sont enregistrées sur un mur virtuel collaboratif Padlet afin de donner un destinataire réel à l’enregistrement, le groupe, et de pouvoir s’écouter les uns les autres.
  • La tâche finale sera dans un premier temps une production écrite par groupes de 2 ou 3 dans laquelle les apprenants devront inventer un nouvel épisode de « Mère et fille » à partir des titres qu’ils ont choisis. Chacun apporte son ordinateur ou sa tablette et l’écriture sera collaborative.

d7dc6ef1-0386-4dba-a29a-61a60bd55f4e

Ira-t-on jusqu’au tournage ? Je l’espère…